Jean-Paul II à Lourdes

Pape et pèlerin malade devant la Grotte

Ce second pèlerinage à Lourdes fut le dernier voyage de Jean-Paul II en dehors de l’Italie. Les participants furent bouleversés par son courage et sa simplicité dans son extrême faiblesse : en lui, tous les malades se sentaient rendre leur dignité. Le moment le plus émouvant fut la prière silencieuse et solitaire, à la Grotte, juste avant son départ : sur les écrans, partout dans les Sanctuaires, on le vit en prière. Tous se turent, même les journalistes dans la salle de presse.A vingt-et-un ans de distance, un même mot a résonné dans les Sanctuaires : la liberté. En 1983, à la fin de la procession du soir, Jean-Paul II prononça du parvis qui domine l’esplanade du Rosaire, le réquisitoire le plus direct qu’il fit jamais contre les systèmes totalitaires. Aucun n’était nommé mais beaucoup se reconnurent.En 2004, le pape parlait avec grande peine. Dans l’homélie, il coupa des passages prévus pour garder un peu de voix afin que tous puissent entendre ses derniers mots :

« La Vierge a un message pour tous : soyez des femmes et des hommes libres ! Mais rappelez-vous : la liberté humaine est une liberté marquée par le péché. Elle a besoin, elle aussi, d’être libérée. Christ en est le libérateur. Lui qui « nous a libérés pour que nous soyons vraiment libres ». Défendez votre liberté ! Chers amis, pour cela nous savons que nous pouvons compter sur Celle qui, n’ayant jamais cédé au péché, est la seule créature parfaitement libre ».

Mgr Jacques Perrier
Evêque de Tarbes et Lourdes

1981 – 1983 – 2004

Mgr Jacques Perrier, évêque de Tarbes et Lourdes, évoque les visites du pape Jean-Paul II dans les Sanctuaires de Lourdes, « source où la conscience devient ou redevient limpide ».
Jean-Paul II est venu à Lourdes trois fois, pourrait-on dire. La première fois, ce fut en pensée, par la prière, lors du Congrès eucharistique international de 1981. Le 13 mai, l’attentat de la place Saint-Pierre faillit lui coûter la vie. Mais l’attentat donnait aussi une nouvelle dimension, tant à l’Eucharistie comme sacrifice, qu’au ministère du pape comme « serviteur des serviteurs de Dieu ». Le pape était bien présent dans le cœur de tous les participants du Congrès, surtout les jeunes.

Le pape vint effectivement à Lourdes deux fois : les 14 et 15 août 1983 et 2004. Jean-Paul II tenait à cette date pour honorer la France, dont Marie est la patronne principale. A vingt-et-un ans de distance, les deux pèlerinages seraient faciles à opposer.

Lors du premier, en une trentaine d’heures, le pape ne prononça pas moins d’une dizaine d’homélies ou de discours, s’adressant tantôt au Président de la République, François Mitterand, tantôt à des groupes bien précis comme les religieuses, les malades ou les jeunes, tantôt à la France entière. Parmi les phrases mémorables, il eut cette définition de Lourdes : « Cette source où la conscience devient ou redevient limpide. » Il voulut donner le sacrement de la réconciliation et faillit rester bloqué dans le confessionnal parce que le verrou intérieur n’avait pas servi depuis longtemps.

Jean-Paul II vint en 2004 pour marquer le 150ème anniversaire du dogme de l’Immaculée Conception, promulgué en 1854 dans la pompe liturgique de la basilique Saint-Pierre, mais répercuté en écho quatre ans plus tard dans la grotte insalubre de Massabielle, quand la Dame se dénomma elle-même « l’Immaculée Conception ».

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