« L’unité dans la diversité » : une utopie ?

36ème Rencontre de la communauté Taizé à StarsbourgCette devise caractérise la manière dont les Européens se sont rassemblés, en créant l’Union européenne, pour œuvrer en faveur de la paix et de la prospérité, s’enrichissant ainsi des diverses cultures, traditions et langues du continent.

Cela fait partie en quelque sorte de son ADN. L’unité n’est pas l’uniformité. Il ne s’agit pas de renoncer à nos spécificités. Nos différences, nos particularismes sont légitimes. Il s’agit simplement de ne plus en faire des éléments séparateurs mais des richesses à partager et de faire le pari que ce qui nous rassemble est plus fort, plus essentiel que ce qui nous sépare.

Jean-Paul II, dans la suite du synode pour l’Europe, l’exprime à sa façon en écrivant dans son exhortation apostolique « L’Eglise en Europe » : « les différences nationales doivent être maintenues et cultivées comme le fondement de la solidarité européenne; et, d’autre part, que l’identité nationale elle-même ne se réalise que dans l’ouverture aux autres peuples et à travers la solidarité envers eux ».

Dans les faits, cette devise est loin d’être une utopie. Ce que l’on appelle le triangle institutionnel (Parlement, Conseil, Commission) vise à traduire cette devise dans le fonctionnement même de l’Union. C’est la Commission qui veille à l’unité de l’Union. A cet effet, les commissaires sont chargés de représenter l’intérêt général de l’Union, indépendamment de leur appartenance nationale. De son côté, le Conseil, composé des représentants des gouvernements de chaque Etat membre, tout en s’efforçant de travailler au bien commun de l’ensemble fait valoir la particularité de chaque contexte. Quant aux parlementaires européens, élus au suffrage universel direct, ils sont garants de la diversité de la population européenne.

Par ailleurs, si certaines politiques relèvent exclusivement de l’Union comme la politique commerciale ou la politique monétaire, bien d’autres domaines sont gérés conjointement  par l’Union et les Etats membres (compétences partagées) ou ne font l’objet d’intervention de l’Europe qu’en soutien (compétences d’appui) ; c’est le cas par exemple de la politique familiale. Cette répartition des rôles permet de respecter l’histoire et les spécificités culturelles des différents pays et de prendre les décisions au meilleur niveau possible, selon le principe de subsidiarité contrôlé par les Parlements nationaux.

Enfin, dans le fonctionnement quotidien de l’Union, la diversité linguistique est garantie. Les textes doivent être disponibles dans les langues de l’Union ce qui fait des traductions l’un des postes de fonctionnement les plus élevés du budget communautaire.

Article extrait de la fiche « L’Europe en 12 questions »