La crise actuelle de l’Europe : une crise de croissance ?

champ_blé_moissonneuseDe multiples facteurs expliquent sans doute cette crise de confiance.Il est d’abord plus difficile pour les dernières générations qui n’ont jamais connu la guerre de mesurer le chemin parcouru et d’envisager ce qu’a apporté l’Europe. Il est aujourd’hui naturel de vivre en paix, de se déplacer sans difficulté au sein de l’Union, d’aller faire des études ou d’aller travailler dans un autre Etat membre. Ce n’était pas le cas il y a 50 ans.

Il est aussi difficile d’imaginer ce qu’aurait été notre pays sans l’Europe. Y compris dans la crise qui sévit depuis 2008, il est plus facile de pointer les insuffisances des politiques, l’inertie de « Bruxelles », de dénoncer l’Euro que de mesurer ce que nous avons évité grâce à l’Europe, grâce à l’Euro. Et pourtant… Les responsables politiques n’aident d’ailleurs guère à cette prise de conscience, eux qui ne cessent de charger l’Europe de tous les maux et mesures impopulaires pour se réserver le beau rôle.

Pourtant, bien des sujets ne peuvent être traités qu’à ce niveau. Aucun Etat membre ne peut à lui seul sauver et faire valoir le modèle social européen, peser dans les négociations sur le climat, espérer avoir une influence dans le règlement des grands conflits, influer sur les grands enjeux du moment.

Nous ne souffrons pas de trop d’Europe mais de pas assez d’Europe.

Sans doute l’Europe est-elle à un tournant. Parce qu’elle n’apparaît plus aux yeux de beaucoup comme une évidence, il faut impliquer davantage les citoyens dans les choix, dans les projets que nous souhaitons porter ensemble, dans ce que nous voulons dessiner pour l’avenir, dans le type d’Europe que nous souhaitons construire. La participation est un principe défendu par la doctrine sociale de l’Eglise : avoir non seulement la possibilité de participer, mais aussi le devoir de participer.

Les élections qui approchent renforceront le pouvoir des citoyens dont le vote déterminera le choix du prochain président de la Commission : c’est une première ! Sommes-nous prêts à nous investir et à travailler avec d’autres, au-delà de nos frontières, pour travailler au bien commun des Européens ?

Article extrait de la fiche « L’Europe en 12 questions »