Le CCFD-Terre solidaire entre en campagne
Le constat est simple : Puisque l’aide au développement ne suffit pas, c’est d’abord en France qu’il faut agir : sur nos politiques économiques, financières, commerciales et migratoires. Depuis 2007, les crises à répétition sont celles « d’un système », analyse Bernard Pinaud, Délégué général.
L’objectif de la campagne lancée par le CCFD-Terre solidaire est donc de faire intégrer un maximum de ces propositions dans le programme des candidats. Mobilisé depuis un an déjà, l’ONG de développement a rencontré les différents partis et envoyé des experts à leurs universités d’été. Le positionnement des candidats interpellés sera rendu public sur son site et un suivi des engagements – bilan à 100 jours par exemple – est prévu. Bernard Pinaud promet que la mobilisation ne s’arrêtera pas le jour du scrutin !
Pour sensibiliser aussi la société civile, les bénévoles du CCFD-Terre solidaire animeront des débats sur les 16 propositions. En avril, une campagne d’affichage nationale visera à (ré)affirmer le « pouvoir citoyen » et à porter la question de la solidarité internationale dans la rue. En 2007, la campagne « Etat d’urgence planétaire » prônait, entre autres, la fin de la « Françafrique ». En 2002, la campagne « Mets la pression » insistait sur l’annulation de la dette, engagement repris par Jacques Chirac.
Zoom sur la fraude fiscale et la politique migratoire
« On ne peut plus penser la France sans vision internationale ». « Les réponses aux enjeux contemporains sont dans la solidarité internationale ». Telles sont les convictions du CCFD-Terre Solidaire face aux politiques migratoires. Les experts notent néanmoins que le sujet est peu abordé dans les programmes des partis. Ils proposent notamment de faire cesser le chantage de la France aux pays pauvres en dissociant l’aide au développement des accords de circulation et d’installation négociés avec déjà près d’une quinzaine d’Etats. Le gouvernement actuel s’étant fixé un objectif de 20 accords signés d’ici 2013.
Depuis Nairobi (Kenya), Sandra Kidwingira, chargée de programme pour le Tax Justice Network (réseau pour la justice fiscale en Afrique), a témoigné de l’impact négatif des paradis fiscaux pour l’Afrique. Elle a insisté sur la faible capacité de l’administration fiscale (difficulté à appréhender certains mécanismes financiers comme le « prix de transfert », manque de connaissance des normes comptables internationales…), salaires trop bas dans l’administration (qui favorisent la corruption), outils de base insuffisants (moyens de communication, ordinateurs).
Le CCFD-Terre Solidaire ne fait ni une analyse partisane, ni une analyse globale des programmes des candidat-e-s.
Voir les réponses des candidat-e-s aux 16 propositions.