Colombes, partage d’Évangile sur le parvis

 

Amar et Tony à ColombesA Colombes, la paroisse Saint-Pierre Saint-Paul va jusqu’au bout de la logique évangélique selon laquelle tout homme est fils de Dieu. Le jeudi matin, un partage d’Évangile à lieu sur le parvis, avec des personnes sans domicile liées à la communauté.

 Le Pape François serait sans doute heureux de cette vision. Ce jeudi matin, pendant qu’une messe de funérailles se déroule à l’intérieur de l’église, sur le parvis, un petit groupe assis en cercle échange sur un texte des Écritures après avoir partagé le café. Parmi eux, trois hommes du monde de la rue dont deux vivent sur le parvis, Amar, Tony et Pablo, qui ont fait de ce lieu, un lieu de rendez-vous et de sociabilité. Ici des paroissiens -pas tous, il en reste à « convertir »- les écoutent, les respectent, prennent au sérieux leurs pensées sur la foi et la vie.

Le texte du jour est celui de l’évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu, chapitre 6, versets 7 à 15. Le questionnement d’Alexandra sur la phrase « Vous donc, priez ainsi » amène Annie, animatrice du groupe en l’absence de Gisèle et d’Annick, à expliquer que du temps du Christ, les apôtres priaient déjà, notamment les prières juives, mais que Jésus les invite à une autre manière de prier, cette prière devenant une relation entre les hommes et un Dieu père. Ce qui amène Amar, à témoigner que pour lui Dieu est présent en permanence, pas seulement à l’heure de la prière. « Mais pourquoi, s’exclame Tony, en se régalant visiblement d’être un peu provocateur, s’il n’y a qu’un seul Dieu, existe-t-il mille religions ? Annie évoque la variété de l’humanité et des cultures, mais la question reste une colle pour beaucoup de gens, y compris des théologiens.

Tony, toujours mi-sérieux, mi-malicieux, embraie sur le fait qu’on entend toujours pendant la messe le même refrain : « Notre Père qui êtes aux cieux.. »; « le disque, commente-t-il, est rayé », un peu comme « une récitation d’écolier ». Ce qui amène, Constance, jeune mère de famille, à expliquer qu’elle veille justement « à ne pas réciter mais à réfléchir au sens profond des paroles qu’elle prononce ».

De passage pour aller en courses, Fabien a fait étape pour se joindre à la discussion. Il intervient pour tenter d’expliquer en quoi c’est important d’être à plusieurs pour prier, « de faire corps pour ne pas se sentir seul». En somme la définition de la communauté chrétienne !

Tony revient alors sur ce qui lui paraît manquer dans ce qu’il entend à l’extérieur des messes : parler d’autre chose… que de Dieu. Une occasion pour Constance d’évoquer le temps de la prière universelle durant laquelle la communauté prie pour le monde, la paix, etc. Tony reconnaît qu’il ne savait pas.

Alexandra ayant confié qu’elle croit en une part divine en tout homme, Constance s’émerveille de cette idée car jusqu’à présent elle n’avait pas pris la remarque pour elle ; elle la voyait uniquement chez les autres.

Sollicité pour donner son avis, Pablo raconte que lors du décès de sa fille, il a été choqué que le prêtre l’invite à se réjouir (de ce départ vers le ciel).

Le partage prend fin sur une remarque d’Annie redisant que « si on considère Dieu comme un père, cela signifie qu’on considère les autres comme des frères ». Fin de l’échange.

Bien sûr  les propos bifurquent sans arrêt sur de nouvelles voies et certains passages du texte support n’ont pas été abordés, mais quel concentré de catéchèse ! Annie, qui a co-animé cet échange avec Constance, rappelle que les paroissiens aussi ont à gagner à cette lecture de la Parole de Dieu par les plus démunis.

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