Des camions à la rencontre des élèves

Antennes Scolaires MobilesLes Antennes Scolaires Mobiles sont un moyen pour que les enfants gens du voyage sédentarisés ou de Roms installés sur des terrains illégaux puissent être inscrits dans des établissements scolaires, liées l’Association pour l’Aide à la Scolarisation des Enfants Tsiganes et autres jeunes en difficulté (ASET) dans le Val d’Oise,elles permettent à 400 élèves de 4 à 16 ans ans de suivre un enseignement. Patrick Lévêque, coordinateur, témoigne. Par Chantal Joly

Son camion, c’est le vert. L’un des sept d’une flotte de véhicules qui arpente en tous sens le département à la rencontre de gens du voyage sédentarisés ou de Roms installés sur des terrains illégaux. « Les Antennes Scolaires Mobiles sont un moyen pour que les enfants puissent être inscrits dans des établissements scolaires », explique Patrick Lévêque, son coordinateur. Ces classes sur roues sont en effet conçues comme lieux d’apprivoisement de l’institution École pour des familles n’ayant pas cette culture de la scolarité ou que certaines municipalités refusent de prendre en compte. « C’est parfois nécessaire de parler une heure sur ce qu’est l’École et l’obligation scolaire avec une famille », raconte Patrick Lévêque.

Environ 400 élèves de 4 à 16 ans ans -parfois plus- y suivent deux à trois demi-journées par semaine un enseignement basé sur le trépied « Lire-Écrire-Compter ». Pour les 7 enseignants de l’équipe, c’est souvent l’aventure. Parce qu’il faut d’abord « installer la confiance en se présentant dans les caravanes », qu’il leur arrive de se mettre à la recherche d’une famille après l’expulsion d’un campement, mais aussi en raison de la diversité des petits groupes touchés, d’âges et de niveaux très disparates. Les défis nombreux font la difficulté mais aussi l’intérêt de cette expérience professionnelle pour laquelle les enseignants suivent deux jours par an une formation spécifique (sur le passage de l’oral à l’écrit, le jeu…).

 En partenariat avec des associations

À la tête de l’équipe depuis 4 ans, Patrick Lévêque, qui a exercé auparavant dans les Hauts-de-Seine et sur Paris et a été responsable d’établissement, témoigne s’être « recentré sur les fondamentaux du métier et en particulier sur ce qu’est un véritable accompagnement de l’élève ». Il apprécie le travail en partenariat avec les associations proches de ces populations (Secours catholique et Populaire, Médecins du Monde, Romeurope, etc).

Reliés à l’Association pour l’Aide à la Scolarisation des Enfants Tsiganes et autres jeunes en difficulté (ASET) Val d’Oise, les enseignants sont membres à part entière de l’équipe pédagogique du l’ensemble scolaire du Saint-Rosaire et Patrick Lévêque participe aux conseils de direction pour permettre « une connaissance mutuelle des actions et projets mis en place ». S’il est arrivé à un professeur du collège de Sarcelles d’animer une activité scientifique dans un camion, les échanges entre jeunes sont encore difficiles à envisager. Reste un état d’esprit qui lui aussi voyage : « Le climat serein de l’établissement, affirme Patrick Lévêque, rayonne sur toutes ses activités annexes ».

 

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