Le jeûne pour le climat prend du poids!

Fast for the climate

Fast for the climate

A l’ouverture du carême 2015, une dépêche de l’AFP constate la multiplication des démarches de jeûne, en particulier autour du climat, à l’approche de la conférence mondiale de Paris en décembre. A travers la tradition du jeûne, l’Eglise catholique rejoint de nombreuses sensibilités qui perçoivent que jeûner est une bonne façon de signifier son désir de modes de vie qui soient plus en harmonie avec la nature et avec toute l’humanité.

En juin 2014, Mgr Stenger annonçait que l’Eglise catholique s’associait à la démarche internationale du jeûne pour le climat.

Le 15 janvier 2015, Mgr Brunin présentait le défi écologique actuel comme un « Kaïros » à saisir, une occasion décisive d’inflexion, de conversion, comme l’est le carême dans l’espérance de Pâques.

Pour ce carême 2015, le Global Catholic Climate Movement mobilise des chrétiens de 45 pays. Il les invite, pendant ces 40 jours, à prier pour l’unité sur les enjeux de changement climatique au sein de l’Eglise catholique. Ceux-ci s’engagent à modérer leur consommation alimentaire et à réduire leur empreinte carbone, en amorce des changements attendus de la COP21.

Sur le même registre, la dépêche de l’AFP du 17 février 2015 associe différentes initiatives qui prennent sens dans cette dynamique du carême, sous le titre « un carême 2015 sous le signe du climat et des chrétiens d’Orient ». Il est intéressant d’en donner le contenu qui souligne comment le carême peut être une occasion de modifier notre façon de vivre :

 « Des chrétiens, les catholiques notamment, entrent mercredi en carême, temps de préparation à Pâques qui prend une tonalité particulière en cette année de sommet et de jeûne pour le climat, avec un souci manifesté envers les chrétiens d’Orient. Le carême s’ouvre le mercredi des cendres et dure 40 jours – sans compter les dimanches -, en mémoire de la traversée du désert avec Moïse (40 ans) et de celle de Jésus (40 jours). C’est un temps de « conversion » consacré à la pénitence, à la réflexion et au jeûne avant Pâques, fête de la résurrection du Christ (le 5 avril cette année). 2015, année écologique, y compris chez les catholiques: le pape François doit publier au printemps une encyclique sur l’environnement, et l’idée d’un sommet inter-religieux est évoquée au Vatican, à quelques mois de la Conférence de Paris sur le climat, en décembre. En outre, le 1er jour de chaque mois, un « jeûne pour le climat » associe des milliers de participants, croyants ou non, dans le monde. 

« L’appel traditionnel au jeûne » de carême « prend cette année une dimension particulière », a souligné l’archevêque de Paris, André Vingt-Trois. « C’est une occasion pour tous (…) de revoir, et peut-être de corriger, nos habitudes de consommation », a estimé le cardinal, appelant à être « plus attentifs et économes dans notre façon de vivre ».  L’ONG catholique CCFD-Terre Solidaire lance pour sa part une campagne intitulée « tous responsables de la création », afin de soutenir les actions de lutte « contre les causes structurelles de la faim dans les pays du Sud ».  

A Lyon, la fondation Saint-Irénée parrainée par le cardinal Philippe Barbarin invite à « jeûner et prier » en communion avec les chrétiens d’Orient fuyant les jihadistes du groupe Etat islamique, et à réciter chaque jour le « Notre Père » en araméen. L’hebdomadaire chrétien la Vie a profité de l’arrivée du carême pour lancer, avec des personnalités confessionnelles (le prêtre catholique Patrice Gourrier, le musulman Mohammed Chirani, le rabbin Avraham Weill et le moine bouddhiste Matthieu Ricard) un « appel inter-religieux au jeûne ». Un « combat spirituel » mené du 7 au 14 mars, deux mois après les attentats jihadistes à Paris.  

Peu observé par les catholiques, encore moins par les protestants, le jeûne de carême garde une place particulière dans les Eglises orthodoxes, qui ne le commencent pas au mercredi des cendres mais lors du « lundi pur », cette année le 23 février. »

Jean-Hugues Bartet

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