A Nanterre, la terre en héritage

Nanterre 060416 pyLe 6 avril dernier, plus de 120 prêtres, diacres et Laïcs en Mission Ecclésiale du diocèse de Nanterre se sont retrouvés autour de leur évêque, Mgr Michel Aupetit, pour leur journée annuelle de formation à laquelle les économes paroissiaux étaient cette année invités. Le choix du thème de la sauvegarde de la maison commune était particulièrement d’actualité et l’intitulé de la journée « La terre nous précède et nous a été donnée : qu’allons-nous faire ? » indiquait clairement le souhait d’articuler réflexion et action afin de ne pas en rester à des constats mais d’élaborer ensemble des engagements concrets, réalisables dans les différents  lieux de vie et de pastorale.

Les trois intervenants de la matinée, issus des trois grandes institutions que sont la presse, le monde politico-économique et l’université ont chacun approfondi un axe de la conversion écologique à laquelle le pape François nous invite.

  • Pour Dominique Greiner (assomptionniste, docteur en théologie et rédacteur en chef de La Croix), c’est en approfondissant notre lien primordial à la terre dont nous sommes issus, avec laquelle Dieu nous a façonnés, que celle-ci retrouvera sa dignité. Nous n’avons pas tant à sauver la terre d’une possible catastrophe mais à la conduire à son accomplissement. Car c’est toute la création qui est promise à une transformation et notre mission est alors de reconduire toute chose crée à son Créateur : nous avons à sauver la terre de l’absence de Dieu !
  • Bernard Perret (ingénieur et socio-économiste) met en garde la croyance paresseuse que la solution à la crise écologique se trouve dans la technique alors que seule une combinaison d’innovations techniques et organisationnelles avec une transformation sociale peut conduire à une économie véritablement durable. Nous sommes en fait placés devant le paradoxe suivant : nous avons à penser nos actions collectivement alors que celles-ci nous concernent individuellement (alimentation, habitat, transports…).

 A l’opposé de ce sentiment d’impuissance qui nous saisit bien souvent, Elena Lasida (docteur en sciences sociales et économiques, professeur à l’ICP) nous entraîne à nous saisir, en tant qu’Eglise, des opportunités mises en lumière par l’encyclique pour renouveler notre façon de faire Eglise. Tout est lié, tout est donné, tout est fragile : tels sont, selon Elena, les trois piliers fondateurs de Laudato si qui invitent à la communion, à la gratitude et à la créativité. Ils sont une invitation à passer de l’indépendance à l’interdépendance entre nos communautés, à nous laisser déplacer par ceux vers qui nous sommes envoyés et à construire  du « commun » par des événements vécus avec d’autres plutôt que de cultiver un sentiment d’appartenance.

De la préparation des homélies à l’échange de bonnes pratiques en matière de communication, de l’animation de parcours avec les jeunes à la gestion concrète des consommables en paroisse : la diversité des propositions à vivre en atelier a permis à chaque participant d’approfondir un thème particulier et de repartir avec des pistes concrètes, facilement exploitables dans l’exercice de ses responsabilités ecclésiales.

Un des fruits de cette journée a été la joie de faire communauté en se formant ensemble et de repartir, chacun vers son engagement ecclésial, avec un désir renouvelé  de prendre soin de la terre  qui nous nous précède et nous a été donnée pour la conduire à son accomplissement.          

Les travaux des divers ateliers ainsi que des propositions d’outils permettant d’animer des temps de réflexion et de formation sont disponibles sur le site du diocèse

à consulter sur le sujet

DSE doctrine sociale
laudato si