« Conversion au silence », prix de littérature religieuse 2012
« Je n’avais absolument pas programmé de rapporter un jour cette expérience spirituelle dans un livre, d’autant que je suis plutôt discret de nature et n’aime pas me mettre en avant », souligne-t-il. « Dans les livres écrits précédemment, je parlais des autres et là, je relis et livre ma vie à partir de cette expérience pour répondre à l’injonction d’une voix intérieure. »
« J’ai vécu cette expérience dans la foulée d’une traversée du désert. Alors que j’arrivais à la cinquantaine, j’ai été ébranlé par la triple expérience de la perte de mon emploi, d’une santé fragilisée et par le décès de mon père. Cette mort, je l’ai vécue comme une couronne d’épine. J’étais devenu vulnérable. Comme Jacob dans le combat avec l’ange (Genèse 32, 26), j’ai été déhanché. Ce terrain était disponible pour être labouré par le Seigneur. C’est à ce moment précis, que Quelqu’un est venu me dire : « Je suis là. Je t’aime ! Je viens te chercher ! » Depuis, je sais que je ne suis plus seul. C’est cela ma conversion. Dans mes rencontres avec mes alter ego, j’essaie de me souvenir qu’Il est aussi, chez eux. »
Monastère intérieur
« Je me retrouve beaucoup dans Benoît XVI qui est un homme très timide » avoue celui qui a été marqué par sa rencontre, en 1997, avec celui qui était alors préfet de la Congrégation de la Doctrine de la Foi, qu’il interviewait pour L’Express. Il a particulièrement apprécié son message du 24 janvier 2012 pour la 46ème journée mondiale des communications sociales, le 20 mai prochain. Le pape y développe le rapport entre les deux moments de la communication : le silence et la parole. « Un très beau texte ! » résume-t-il. Il a donc été très touché par l’envoi de la bénédiction apostolique accordée par le Saint-Père à l’occasion de la parution de son livre.
Le prix de littérature religieuse le touche. « Vis-à-vis des hommes qui me font cette confiance, je me sens obligé d’être à la hauteur du témoignage que j’ai donné. Je suis journaliste et maintenant on me demande d’être témoin. Je le prends comme un encouragement à poursuivre l’itinéraire entamé à Scourmont. »
« Votre ouvrage nous a touché par la qualité du style et l’émotion de votre confession » résumait la libraire de l’abbaye du Mont des Cats, Anne-Catherine Delbarre, au nom du Syndicat des libraires de littérature religieuse, qui rassemble une soixantaine de membres.
Pour la première fois, 20 éditeurs religieux, catholiques, protestants juifs et musulmans étaient présents sur un stand commun au Salon du livre de Paris, afin de donner au livre religieux une plus grande visibilité. Yves Briend, le Pdg des éditions Salvator a salué « une autobiographie qui nous parle de Dieu » et situé son auteur « dans la grande tradition des contemplatifs actifs. »