Décès de Mgr de Souza , Archevêque de Cotonou au Bénin

Décès de Mgr de Souza
archevêque de Cotonou, Bénin

Message de Mgr Louis-Marie BILLE,
Président de la Conférence des Evêques de France
à
Mgr Lucien MONSI-AGBOKA
Président de la Conférence des Evêques du Bénin

Monseigneur

Au moment où nous apprenons le décès de Mgr Isidore de Souza, je veux au nom de la Conférence des evêques de France, dire notre reconnaissance pour les nombreux services rendus par Mgr de Souza aux catholiques de France.

Nous gardons le souvenir de la qualité de son témoignage spirituel et des ses autres compétences.

Nous partageons profondément la peine des Evêques du Bénin, celle des catholiques et tout particulièrement des prêtres et des religieuses. Nous nous sentons ausssi unis dans la prière avec les Evêques de l’Afrique de l’Ouest.

Mgr Jean ORCHAMPT, représentera notre Conférence épiscopale à ses obsèques le 27 mars.

Que nos frères et soeurs de Cotonou, sachent bien notre profonde communion!

Paris, le 15 mars 1999

+ Louis-Marie-BILLE

Monseigneur Isidore de SOUZA

 » Le Samedi 13 mars 1999, Mgr Isidore de Souza s’en allait de Cotonou à Ouidah pour y présider une sépulture. Le prête qui conduisait la voiture, le vit s’affaisser… Une vie s’achevait. Peine profonde pour ceux qui ont connu cet évêque, peine très profonde pour ses amis dont je suis. A Noël, il était en Anjou, avec l’accord de ses prêtres. Sachant que, normalement, je célébrais mon dernier Noël en Anjou, il avait tenu à le fêter avec moi, avec nous, à Cholet, à Angers. Dernier signe d’une amitié qui nous lie depuis plus de 30 ans…

C’est un grand évêque qui nous quitte, plus justement qui nous précède. Exégète, catéchète, professeur et responsable de grand sémminaire, recteur d’institut catholique, il était évêque depuis 1981… Le père Yves Le Gall, alors directeur de la Semaine Religieuse, était avec moi lors de son ordination.

Tous ceux qui l’ont connu ont découvert en lui d’éminentes qualités spirituelles, intellectuelles, humaines… Chaleureux, passionné par le devenir humain et spirituel de son diocèse, de son pays, de l’Afrique, proche de tous, petits et grands, il avait une passion: l’Evangile. Jamais il ne dissocia cette passion pour l’Evangile de ses conséquences, à commencer par le service des plus pauvres. Son réalisme, sa ténacité ont marqué son oeuvre de pasteur. Ce réalisme le conduisit à promouvoir tout ce qui pouvait servir l’homme dans sa santé ou son éducation.

Il fut appelé à servir la paix dans son pays déchiré par le marxisme et accepta le service de présider l’Assemblée Nationale puis d’être président du Haut Conseil de la République du Bénin. Mais ce n’était pour lui que service transitoire: sa mission d’Evêque le conduisait vers son diocèse et vers tant d’autres qu’il soutint de sa foi. fidèle dans ses relations, il participa plusieurs années au groupe de travail réunissant des évêques de Pologne et de France. Par lui l’Afrique était présente.

Il était depuis peu, président de la Conférence des Evêques de l’Afrique de l’Ouest, signe de leur confiance.

Humblement, je reconnais qu’un ami très cher s’en est allé sur l’autre rive. Dans la foi nous le rejoignons. Que nos frères de Cotonou, du Bénin, sachent notre profonde communion. Et que notre frère Isidore ouvre les yeux à l’émerveillement de la rencontre du Vivant! »

Monseigneur Jean ORCHAMPT
Evêque d’Angers

15 mars 1999
Editorial de la Semaine Religieuse d’Angers