« J’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi » (Mt 25, 36)

Sur cet appel de l’évangile de Matthieu, les chrétiens, depuis les origines, se sont engagés auprès des détenus. Au 17è siècle, Saint Vincent de Paul fonde « l’aumônerie royale des galères ».

Aujourd’hui, la République laïque organise l’intervention de représentants des religions dans les prisons.

L’aumônerie catholique des prisons réunit dans 190 équipes 150 prêtres, 50 diacres, 50 religieux et religieuses et 350 laïcs.

En prison, l’aumônerie écoute les personnes, accompagne le cheminement de chacun dans le respect, annonce un avenir possible :

– Dans l’entretien individuel que l’aumônier peut avoir avec chaque personne détenue qui le demande, dans sa cellule ou dans un local mis à disposition.

– Par la proposition de groupes d’aumônerie, de type bibliques, catéchétiques, de préparation aux sacrements, d’expression manuelle ou artistique, autour d’un auxiliaire d’aumônerie.

– Par la célébration, la prière, les chants, les gestes, l’eucharistie … le silence, si bienvenu en ce lieu toujours bruyant.

Chacune de ces propositions est une possibilité offerte de grandir ensemble en humanité, expérience de foi et de fraternité où chacun, personne détenue et membres de l’équipe, donne et reçoit.

Les aumôniers vivent un ministère de présence désintéressée auprès de tous. Dans ce lieu déstabilisant, anxiogène, engendrant frustrations et violence, ils sont porteurs et témoins de gestes et de paroles de fraternité.

Dans leurs rencontres, ils découvrent des chemins spirituels de pardon, de vérité, parfois bouleversants, qui les transforment eux-mêmes, et dont ils veulent partager la richesse à toute l’Eglise.

Des aumôneries d’autres confessions chrétiennes et d’autres religions sont présentes en prison, invitation à dépasser les préjugés pour se connaitre et travailler ensemble dans la confiance.

Veillant à garder la gratuité et la liberté de la rencontre, l’aumônerie n’a pas mission à répondre directement à des demandes d’ordre matériel ou social. Devant les détresses qu’ils découvrent, les aumôniers sont invités à créer des liens avec d’autres services institutionnels et associatifs. Ils témoignent ainsi de leur attention prioritaire aux plus en difficultés dans la prison.

Envoyés auprès de coupables, ils gardent toujours présentes à leurs rencontres les victimes, qu’ils s’efforcent de faire exister et reconnaître aux yeux de leurs agresseurs. Chemin exigeant de vérité, et de pardon possible.

Partie prenante de l’Eglise universelle, et locale, l’aumônerie catholique des prisons a le souci d’entretenir tous les liens possibles pour que sa mission d’« annoncer aux captifs la libération » (Is 61,2) trouve écho et relais dans l’ensemble de la communauté. Ainsi se concrétise une vraie fraternité de toute l’Eglise avec sa part incarcérée, comme y invite l’épître aux Hébreux : « Souvenez-vous de ceux qui sont en prison, comme si vous étiez en prison avec eux » (Hebr 13, 3).

 

 

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DSE doctrine sociale