« Restaurer la confiance » par les évêques du Conseil Famille et Société, 21 juin 2010

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Les 26 et 27 juin prochains, les dirigeants des pays du G 20 se retrouveront à Toronto pour coordonner leurs efforts en vue d’une économie mondiale plus saine et plus viable. Cela est urgent car un dangereux climat de défiance se répand : des marchés financiers vis-à-vis des autorités politiques et réciproquement, des institutions financières entre elles, des citoyens à l’égard des pouvoirs publics et des marchés, des salariés à l’égard de leurs entreprises.

Au cœur de la crise : faire crédit, faire confiance … telle était notre invitation au moment où la crise s’imposait à tous (8 octobre 2008). C’est en pasteurs que nous intervenons, non pas en spécialistes de l’économie mais en témoins : nous dialoguons à la fois avec des personnes en précarité et aussi avec des personnes qui développent des initiatives solidaires. Et nous lançons cet appel :

Seule une économie ordonnée au bien de tous peut restaurer la confiance.

Que voyons-nous ?

– Du point de vue de l’économie, si la dette des états est préoccupante et ne peut être reportée sur les générations à venir, les premières victimes des plans de rigueur budgétaire sont toujours les personnes et les familles en situation précaire. En France, la crise du logement social, le sort des chômeurs en fin de droit, les difficultés d’accès à l’emploi des jeunes et des seniors, la souffrance au travail sont des symptômes à prendre au sérieux. Ces situations sont porteuses d’injustice et de violence.

– Du point de vue de la finance, on peut légitimement se demander si ont été mises en place avec l’autorité suffisante toutes les régulations nécessaires pour que ne se répètent pas les erreurs qui ont conduit au désastre de 2008. La situation des marchés financiers et du système bancaire demeure confuse. De nouvelles bulles spéculatives apparaissent dans des pays émergents. Demeure donc un réel risque si rien n’est fait pour orienter convenablement les liquidités monétaires et mettre en place un gouvernement de la finance.

Il est possible d’agir.

Il faut le plus possible encourager la reprise des activités, et se diriger vers une réforme européenne de la fiscalité afin qu’elle pèse moins sur les revenus du travail et davantage sur d’autres.

La marginalisation ou la précarisation des plus faibles n’est pas une solution acceptable. Une mauvaise répartition des efforts face à la crise met en danger la cohésion de notre société.

Des réformes et des régulations sont nécessaires afin que l’économie et la finance soient au service de tous.

Les évêques du Conseil Famille et Société :

Jean-Charles Descubes, archevêque de Rouen
Yves Boivineau, évêque d’Annecy
Michel Dubost, évêque d’Evry
Michel Guyard, évêque du Havre
François Jacolin, évêque de Mende
Michel Pansard, évêque de Chartres
 

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