Mgr de Germay : « J’expérimente la grâce du Seigneur »

Mgr Olivier de Germay, 51 ans, sera ordonné évêque d’Ajaccio, le 14 avril 2012. La cérémonie à Ajaccio sera présidée par Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille. Première assemblée plénière, premières impressions.

Quelles sont vos premières impressions ?

Je suis touché par la fraternité épiscopale. C’est quelque chose de nouveau pour moi. J’ai été très bien accueilli. Plusieurs évêques sont venus me dire un petit mot de bienvenue, d’encouragement. Certains ont évoqué leurs débuts au sein de la Conférence des évêques. Pour certains, cela remonte à 25 ans, pour d’autres, c’est plus récent. Et ils viennent de diocèses différents. C’est aussi ce qui est beau dans la diversité des évêques, on sent vraiment qu’il y a une unité. Peut-être parce que la charge d’évêque n’est pas toujours simple, ils ont besoin de se soutenir.

Quels sujets traités suivez-vous particulièrement ?

Je soulignerais la diversité des sujets abordés. La discussion sur la Nouvelle Evangélisation a retenu mon attention. Je l’ai trouvée riche et nous sommes allés au cœur du sujet. J’y suis assez sensible car je pense que c’est un défi très important pour l’avenir. Un autre sujet est celui de l’Enseignement catholique. Il est présent dans le diocèse d’Ajaccio. Là aussi, les échanges étaient riches et très respectueux. En fait, la façon de fonctionner permet une bonne écoute : chacun s’exprime sans être interrompu par des commentaires directs.

Comment avez-vous pris contact avec votre nouveau diocèse ?

Je n’avais jamais été en Corse mais ça faisait longtemps que j’y pensais pour des vacances. Le Seigneur a de l’humour ! J’y suis allé pour la première fois il y a 8 jours. J’ai été très touché par l’accueil chaleureux des corses. J’ai fait beaucoup de rencontres là-bas : prêtres, diacres, religieux, laïcs engagés en Eglise ou pas, élus. J’ai eu la chance d’être à Ajaccio pour la fête de la Madonuccia, Notre-Dame de la Miséricorde. C’est une fête très importante à Ajaccio. J’ai pu découvrir une forme de religiosité populaire très marquée, avec des processions et la présence des confréries. Cette belle ferveur populaire est assez étonnante. J’ai été plongé dans le « bain corse ».

Comment se prépare votre ordination épiscopale, le 14 avril ?

Jusqu’à Pâques, je suis toujours curé de paroisse. Je terminerai mon ministère de prêtre par le baptême de sept adultes. Ce sera un temps fort et j’en suis très heureux. Dès le lundi de Pâques, je prendrai le bateau pour la Corse. Je me suis préparé en faisant une retraite au mois de mars. Ce que je vis en ce moment est vraiment une expérience spirituelle forte dans le sens où lorsque que le nonce apostolique m’a demandé si j’acceptais d’être évêque d’Ajaccio, j’ai dit « oui » d’emblée. Pour moi, cela s’inscrit dans la continuité du « oui » dit lorsque j’ai découvert ma vocation de prêtre, soudainement, à l’âge de 30 ans. Ce jour-là, j’ai donné ma vie au Seigneur. Donc, pour moi, quels que soient les virages à prendre, cela se passe dans la continuité de ce « oui ». Je n’ai pas fait de bilan avec le pour et le contre. Maintenant, je découvre ce que représente ce « oui », quelle est la charge des évêques. Bien sûr, il y a mille raisons d’avoir peur, d’être craintif et tout tremblant face à cette lourde charge. Et en même temps- c’est la raison pour laquelle je parlais d’expérience spirituelle – j’expérimente la grâce du Seigneur, cette assurance, cette confiance qu’Il me donne. Le Seigneur me dit : « Ne t’inquiète pas, je suis avec toi », comme Il l’a fait pour les prophètes. On le voit dans l’Ancien Testament : les prophètes ont peur quand ils reçoivent un appel. Mais le Seigneur leur dit : « Je suis avec toi, donc n’aie pas peur ».
Sa devise : « Le Christ a aimé l’Eglise »

« Christus dilexit ecclesiam » (Ephésiens 5, 25). « Dans ce passage, explique Mgr de Germay, Saint Paul parle du mariage et dit : « Vous les maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’Eglise et s’est livré pour elle ». J’ai choisi cette devise car elle montre le lien très fort entre le Christ et l’Eglise. Je crois qu’aujourd’hui, on a du mal à faire ce lien. Pourtant, l’Eglise est le moyen que le Christ a choisi pour poursuivre son œuvre, jusqu’à la fin du monde. Cela veut dire aussi que nous sommes appelés à L’aimer et à poser sur Elle un regard de foi qui va au-delà des apparences, de la dimension humaine de l’Eglise, qui est parfois très belle, parfois décevante. Mais à travers Elle, le Christ est présent et poursuit son œuvre de salut. Il y est aussi question du mariage. Et toutes les questions autour du mariage et de la famille sont un enjeu fondamental pour l’Eglise et pour la société ».

 

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