Mgr Bestion : « Je sens beaucoup de bienveillance »

Ordonné évêque de Tulle le 23 février 2014, Mgr Francis Bestion fait chanter son accent du Sud dans les rangs des évêques de France réunis en Assemblée plénière à Lourdes. Même s’il se se sent « petit évêque » et bien inexpérimenté.
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Première Assemblée, premières impressions ?

A ma nomination, j’ai eu l’heureuse surprise de voir que tous les évêques envoient un mot pour vous signifier leur accueil dans le collège épiscopal, exprimer leurs encouragements. Sentir la prière et le soutien de mes frères évêques, cela m’a beaucoup touché. Vous avez dit « oui »… mais vous sentez qu’il y a quand même une charge qui pèse sur vos épaules ! Ici, à Lourdes, je retiens la fraternité entre évêques. La délicatesse des uns et des autres qui vous demandent comment ça va. Ce sont des relations simples et fraternelles. Je me sens « petit évêque » mais je trouve beaucoup de bienveillance. En plénière, chacun peut s’exprimer. Jusqu’ici je préfère écouter. J’ai pris la parole dans le temps de forum sur la question des séminaires que je connais un peu, puisque j’ai passé 17 ans dans la formation des séminaristes. Au début, on regarde comment cela se passe. Ce que j’observe, c’est la grande compétence de certains évêques sur les sujets traités. J’apprends beaucoup et j’apprécie de les entendre.

Quels dossiers vous intéressement particulièrement ?

Celui sur la préparation au mariage. Un gros travail a été fourni par le groupe présidé par Mgr Jacques Benoit-Gonnin, évêque de Beauvais. Hier, un document a été présenté. Il me paraît très en prise avec la réalité sur le terrain. Je vais proposer qu’il soit repris dans le diocèse de Tulle. Aujourd’hui, le mariage est une question pastorale très importante.
Il y a aussi le dossier sur les séminaires qui m’a beaucoup intéressé. J’ai longtemps œuvré dans les séminaires, mais cela ne signifie pas que je ne doive pas me poser des questions sur la façon dont on forme les séminaristes aujourd’hui. Dans mon diocèse, j’observe que les situations sont très variées : des hommes d’âges divers se posent des questions sur la vocation sacerdotale. Je dois envisager un parcours particulier pour chacun.

Comment votre ordination s’est-elle passée ?

Elle a été très bien préparée. On sentait beaucoup de gens impliqués. Ce n’était pas facile sur le plan matériel parce que la cathédrale est petite : il a fallu monter des tentes. Comme j’ai été longtemps dans les séminaires, des confrères prêtres venaient de partout y compris de Martinique ! Et il y avait au moins 350 personnes de Lozère. Tout le monde vient vous saluer après l’ordination mais on a l’impression de ne pas avoir eu un temps pour chacun. Tout va si vite. Un jour avant, j’étais anxieux. La veille, j’ai vécu un temps de prière avec des jeunes dans l’adoration du Saint-Sacrement. J’y ai trouvé une paix et une joie profonde. Si bien que le jour de l’ordination, j’étais vraiment porté par cette Eglise qui m’accueillait, porté par la prière des gens. J’ai reçu une grâce extraordinaire.

Comment allez-vous à la découverte du diocèse de Tulle ?

Ma priorité, d’ici le mois de juillet, est de visiter chacun des prêtres. J’en vois 4 ou 5 chaque semaine. Ils sont une soixantaine, pas tous en activité. Ensuite, j’ai prévu de reconstituer les conseils – épiscopal, presbytéral, diocésain de pastorale. Je suis frappé par l’engagement de nombreux laïcs, notamment dans les Equipes d’Animation Paroissiales (AEP). Je suis confronté déjà à quelques problèmes, comme dans tous les diocèses. Comme l’a dit Mgr Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers, le jour de mon ordination : « Vous savez que vous aurez à enseigner, sanctifier et gouverner. Mon expérience de vicaire général du diocèse de Mende m’avait permis de m’en rendre compte.

Comment avoir été vicaire général facilite-t-il votre mission d’évêque ?

C’est une chance. Ces 4 ans m’ont beaucoup appris pour le gouvernement d’un diocèse. Le vicaire général est vraiment le proche collaborateur de l’évêque. Tous les problèmes, toutes les questions vous arrivent aussi. J’ai vu comment l’évêque s’y prenait. J’ai surtout découvert des questions que je ne soupçonnais pas. Dans les séminaires ou en paroisse, les préoccupations étaient différentes. Aujourd’hui, si l’on parle des finances du diocèse – un gros dossier pour un évêque – mes collaborateurs actuels apprécient, quand ils me parlent d’un problème, que je sois au courant et que je sois apte à comprendre et à formuler des propositions. On n’a pas besoin de m’expliquer longtemps les enjeux de telle ou telle chose. Après, il faut saisir les particularités d’un diocèse. Chacun est unique ! L’histoire compte beaucoup. Il faut accepter de rentrer dans d’autres logiques.

Quelle est votre devise épiscopale ?

« Vous puiserez les eaux aux sources vives du salut » (Isaïe 12,3). Cette devise a été une surprise. Je réfléchissais pour chercher ma devise mais la méthode n’était pas la bonne. J’ai compris que je devais la demander dans la prière. Je devais la recevoir. C’est ce que j’ai fait. Un matin, à l’office de laudes, cette phrase m’est venue du livre d’Isaïe. Cette devise a touché énormément de gens. L’image de « l’eau vive » a beaucoup parlé aux diocésains. Le service pour la Pastorale liturgique et sacramentelle l’a utilisée pour le Carême.

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