Mgr Percerou : « Je rentre dans une réelle fraternité »

Non seulement Mgr Laurent Percerou, nouvel évêque de Moulins, vit sa première Assemblée plénière. Mais elle se tient la semaine même qui suit son ordination. Premières réactions.
 

Dans quel état d’esprit vivez-vous votre première Assemblée plénière ?

C’est une vraie plongée alors que je suis encore tout imprégné des souvenirs de la belle fête diocésaine de mon ordination le 14 avril dernier. En 2006, à Lourdes, j’avais déjà vécu une assemblée de l’épiscopat mais dans un autre contexte, en tant qu’administrateur diocésain de Chartres.

Un certain nombre de mes collègues me sont connus mais forcément, les relations ne sont plus les mêmes. J’ai reçu un accueil réellement chaleureux de mes frères évêques. Ils ont le souci de m’expliquer les choses, font preuve de gestes sympathiques. J’ai le sentiment de rentrer dans une réelle fraternité. Je touche du doigt ce qu’on appelle la collégialité épiscopale : le concept devient réalité.

À quoi êtes-vous particulièrement attentif pendant ces travaux ?

Cette assemblée est beaucoup liée à des élections. Ne connaissant pas encore tous mes collègues, il m’est un peu difficile de me positionner. S’agissant des sujets traités, les six semaines de visites et de rencontres que j’ai effectuées récemment dans mon nouveau diocèse m’ont permis de toucher du doigt quelques réalités. Ainsi le dossier à l’ordre du jour du Statut de l’enseignement catholique. Derrière le côté réglementaire, il y a tous les défis posés aux petites écoles de l’Allier. Les échanges entre nous me permettent d’éclairer de ce que j’ai perçu ou cru percevoir de mon diocèse.

L’autre sujet sur lequel nous avons échangé mardi matin est celui du diaconat permanent. Arrivant dans un diocèse qui ne compte pas moins de 17 diacres, j’ai trouvé intéressant de réfléchir à l’articulation des sacrements de l’Ordre et du Mariage, ainsi qu’à l’incardination (le rattachement à un diocèse) en cas de mutations professionnelles car l’appel de Dieu déborde la profession des personnes. Le fait de n’avoir qu’une heure à consacrer à ce sujet a été un peu frustrant, mais ça donne à penser.

Quels grands chantiers vous attendent à votre retour ?

Un des plus gros dossiers concerne l’audit sur l’état du diocèse commandité de manière très scientifique en 2011 par mon prédécesseur, Mgr Pascal Roland. Cette opération vérité était nécessaire mais comme il a été nommé dans le diocèse de Belley-Ars, il est parti au moment de prendre des décisions. De ce fait, je me dois de montrer que le successeur ne met pas ce travail dans un tiroir, de rencontrer la commission « Avenir » qui réfléchit à des hypothèses et de préparer une sorte de feuille de route pour la rentrée. Des choix courageux sont à faire, à la fois en rassurant les diocésains tout en leur rappelant que l’Église n’est pas une entreprise. Les acteurs pastoraux manquent, les déplacements sont difficiles dans ces grands territoires ruraux. Nous avons à travailler la proximité, la façon de rejoindre les catholiques au-delà des paroissiens du dimanche, de mettre en route et de former les laïcs, de coordonner et de mutualiser nos richesses, de permettre aux jeunes familles avec enfants très concentrées sur les trois pôles urbains de Moulins, Vichy et Montluçon de trouver leur place, d’interpeller les jeunes sur les vocations, etc.

Dès mon retour, je compte démarrer un calendrier de visites pastorales, mais en cherchant à ce qu’elles restent les plus légères possibles afin de ne pas surcharger les communautés.
 

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