Marthe Robin (1902-1981)

« Si petite et si grande »

Marthe Robin est née en 1902, dans une famille de petits agriculteurs, à la ferme des Moilles à Châteauneuf de Galaure dans la Drôme. Handicapée à partir de l’âge de 16 ans, elle a une vie mystique intense, tout en étant très présente à la vie du monde et de l’Eglise et à tous ceux qui venaient lui demander conseils. Elle meurt en 1981. Quelques années plus tard est ouvert le dossier diocésain en vue de sa béatification.
marthe_robin_largeurOn ne peut regarder la vie de Marthe, lire des pages de son journal sans découvrir une étonnante intimité vécue avec le Christ. La tendresse de Dieu remplie son cœur. Elle s’est laissée aimer. « Pour moi le Christ est ma vie, mes yeux et mon cœur, tout mon être est plein de Lui ». Le grand tournant spirituel se fait lorsqu’elle dicte et réalise son acte d’abandon. « …Ô Dieu d’amour, prenez ma mémoire et tous ses souvenirs ; prenez mon intelligence et faites qu’elle ne serve qu’à votre plus grande gloire ; prenez ma volonté toute entière, c’est à jamais que je l’anéantis dans la vôtre. Ô Dieu de toute bonté, prenez mon corps et tous ses sens, mon esprit et toutes ses facultés, mon cœur et toutes ses affections… »

C’est de ce chemin spirituel fait par Marthe que découle une fécondité prodigieuse. Fécondité dont les fruits sont nombreux. Citons en quelques-uns : l’accueil de milliers de personnes à qui Marthe redonne courage et espérance ; les Foyers de Charité présents aujourd’hui dans tous les continents et que le Père Georges Finet va mettre en œuvre ; les nombreuses vocations reçues dans la chambre de Marthe et consolidées par elle ; Fruits enfin que cette présence aux petits de ce monde, aux prisonniers, aux malades, aux rejetés, aux blessés de la vie qu’elle recevait ou avec qui elle était en contact.

Associée à la Passion de Jésus

Marthe s’offrait pour tous, en étant elle-même handicapée, clouée sur un petit divan. Elle voulait être liée intimement à la Croix du Christ, au « Dieu crucifié » qu’annonce Saint Paul et dont elle sera marquée par les stigmates. Elle a reçu cette grâce de pouvoir être associée à la Passion de Jésus. Chaque fin de semaine, elle vivait de la Passion du Christ. En même temps elle assumait sa propre passion. Au lieu de se replier sur ses souffrances et handicap sévères, elle les transfigure en les vivant avec le Christ. Immobile dans son petit divan, elle fonde et aide beaucoup de communautés nouvelles. Au lieu de se révolter, elle fait de ses souffrances un acte d’amour qui lui fait trouver la Joie et la communiquer à ses visiteurs. Tout cela elle le fait avec sa discrétion, sa petitesse, la conscience de sa pauvreté, ce qu’elle appelle son « incapacité de rien ».

Marthe « si petite, si grande » (1) a redonné espérance et force a d’innombrables personnes qui en ont témoigné. Son rayonnement est toujours d’actualité. C’est dans l’esprit du « oui » de Marie, « sa maman chérie », qu’elle l’a fait. Elle avait choisi Marie pour sa Mère et sa Reine…

Mgr Didier Léon Marchand
Evêque émérite de Valence

(1) « Marthe Robin. Si petite, si grande. Lumières sur un itinéraire spirituel ». Colloque sur Marthe Robin (6-7 juin 2003). Actes parus aux Ed. Foyer de Charité, 2004.

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