Des laïcs accompagnent les familles en deuil

En l’absence de prêtres, des laïcs, missionnés par l’Eglise, formés, sont amenés à conduire la prière des obsèques. C’est le cas dans le diocèse de Laval.
« Je suis dans l’admiration des laïcs engagés dans cette mission d’Eglise : leur don de présence est remarquable. On n’entend pratiquement pas de critiques à ce sujet. Leur existence semble acceptée de la plupart des familles qu’elles accompagnent. Seules quelques personnes, souvent éloignées de l’Eglise et qui n’ont donc pas suivi son évolution s’en étonnent. Il faut bien reconnaître aussi que certains catholiques s’en offusquent même. Les responsables des pompes funèbres disent ne pas observer de diminution significative des demandes de célébrations religieuses », témoigne Sœur Gabrielle Helleux, membre de l’équipe de pastorale liturgique et sacramentelle du diocèse de Laval, en charge de la pastorale des funérailles.

Missionnés par l’Eglise

La formation à l’accompagnement des familles en deuil a commencé sur le diocèse en 1997-98. Les premiers guides ont reçu leur lettre de mission pour conduire la prière des obsèques en l’absence de prêtre dans le diocèse, en 2001. Aujourd’hui on en compte à peu près une centaine et presque toutes les paroisses possèdent une équipe d’accompagnement des familles en deuil.

La plupart des guides-sépulture sont des retraités du fait de la disponibilité nécessaire et les femmes sont majoritaires, sauf dans certains endroits, « mais c’est comme cela depuis la Passion puisque c’étaient majoritairement des femmes qui se trouvaient au pied de la Croix du Christ », commente non sans humour Sœur Gabrielle. Certaines personnes, ayant bénéficié de ce service au moment de la sépulture d’un proche décident de s’engager elles-mêmes.

Après avoir suivi une formation, les personnes proposées par le curé et l’équipe pastorale de la paroisse écrivent alors une lettre de motivation à leur curé ainsi qu’au vicaire épiscopal référent de leur doyenné.

Les guides-sépultures, missionnés par l’Eglise, sont toujours envoyés symboliquement en présence de leur communauté lors d’une célébration de la paroisse.

Un défi : trouver des remplaçants

Leur formation consiste en deux journées complètes au cours desquelles leur mission propre est située au sein de la mission globale du diocèse, un(e) guide en exercice apporte son témoignage et essaie de les familiariser avec le rituel. Au final, une célébration « virtuelle » est organisée dans une église, au sens où l’un des participants reprend une célébration qu’il a effectivement réalisée. « Il y a certes un côté factice mais ce temps permet de poser des questions. Les guides apprécient beaucoup », raconte Sœur Gabrielle.

Une journée de formation continue est également programmée chaque année. En 2007, avec le père Angelo Sommacal, du service national de pastorale liturgique et sacramentelle, ont été regardées des situations particulièrement sensibles (décès de petits-enfants, suicides, accidents de jeunes…). L’an dernier, le groupe a même eu le luxe d’avoir deux formations : l’une en novembre sur la prédication, et l’autre en mai sur l’écoute. En 2010 est prévue une réflexion de fond sur le mystère avant la Semaine Sainte.

La mission des guides est confiée pour un mandat de trois années, renouvelable. « Mais devant la difficulté à trouver des remplaçants, dans la pratique ce mandat est parfois renouvelé deux fois », précise Sœur Gabrielle.

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