Assomption, ferveur et fraternité, par le P. Bernard Podvin

Assomption

Quinze août – Fête de l’Assomption au calendrier. De la chapelle la plus locale au sanctuaire le plus international, les foules se rassemblent. Les analystes prenant régulièrement le « pouls » de l’Eglise sont étonnés : pourquoi cette ferveur d’un très grand nombre dépassant largement la sphère des pratiquants réguliers ? Deux raisons à cela, parmi beaucoup d’autres :

– Premièrement, le dogme de l’Assomption (proclamé en 1950 par Pie XII) célèbre le fait que le corps de Marie, ayant mis au monde l’auteur de la vie, est « préservé de la dégradation du tombeau » (préface de l’Assomption). Dans notre société de l’éphémère, du jetable, du mortel, de l’incertain, le don de soi se révèle donc plus fort que toute mort.

– Second aspect : « Marie est une mère qui peut toujours nous comprendre » disent volontiers les pèlerins. En ce contexte social et international particulièrement tendu, les jeunes et les adultes confient à Marie ce qu’ils ont sur le cœur : blessures, cris de douleur et de joie, volonté de réconciliation, de solidarité …

L’évangile lu dans les églises, le 15 août, se trouve en Saint Luc. On y raconte que Marie visite sa cousine Elisabeth. Elle s’ouvre toujours à l’autre. Elle ne se replie jamais sur elle. Elle proclame le Magnificat, prière du peuple qui dit l’action de Dieu envers les plus petits.

Elisabeth et Marie se réjouissent : toutes deux seront mères, Elisabeth de Jean-Baptiste, Marie de Jésus. Le succès populaire de l’Assomption trouve donc son fondement dans de nombreuses attentes de l’humanité.

Les catholiques organisent, dans tous les diocèses et les paroisses, de multiples rendez-vous :
processions aux flambeaux, bénédictions de la mer, partages fraternels, fêtes locales. Notre site est heureux d’en faire écho.

Dans l’Encyclique sociale « Caritas in Veritate » Benoît XVI interroge : « la mondialisation nous rapproche, mais nous rend-elle davantage frères ? ».

Puisse l’Assomption 2009 favoriser une plus grande compréhension entre les personnes et les nations.

Père Bernard Podvin
Porte- parole de la Conférence des Evêques de France