Homélie du dimanche 2 juillet

Dimanche 2 juillet 2017
13éme dimanche du Temps Ordinaire

Références bibliques :

Du second livre des Rois. 4. 8 à 16 :” Quand il viendra chez nous, il pourra s’y retirer.”
Psaume 88 : “ L’amour du Seigneur, sans fin, je le chante : c’est un amour bâti pour toujours.”
Lettre de saint Paul aux Romains. 6. 3 à 11 :” Pensez que vous êtes morts au péché et vivants pour Dieu en Jésus-Christ.”
Evangile selon saint Matthieu. 10. 37 à 42 : “ Qui vous accueille, m’accueille.”

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Il est fréquent que la liturgie de la Parole de la messe du dimanche propose une correspondance entre la première lecture et l’évangile. C’est très net aujourd’hui : à l’hospitalité, offerte à Élisée par la Sunamite, correspond l’enseignement de Jésus sur l’accueil, enseignement qui achève le discours apostolique du chapitre 10 de saint Matthieu.

UNE DIMENSION DIVINE

Jésus y insiste pour montrer la relation qui s’établit avec lui-même et avec son Père lorsqu’on accueille un frère en tant que “disciple, prophète, juste”. Accueillir l’autre, c’est accueillir Dieu. Ce qui signifie que toute relation humaine a une dimension divine. (Matthieu 10.40)

Accueillir Dieu, c’est le recevoir en reconnaissant l’initiative de son amour pour nous. Ce n’est pas théorique. C’est un vécu, se reconnaissant pauvre et humble au point de ne pouvoir vivre que par Lui. C’est Lui offrir notre faiblesse qui conduit à la mort, pour qu’il manifeste en nous sa puissance de résurrection.

LA MÉDIATION DES RELATIONS HUMAINES

Dans le même temps, la relation à Dieu passe par la médiation de nos relations humaines. Nul ne peut prétendre aimer Dieu si l’on n’aime pas ses frères, son frère, même ennemi. L’amour de Dieu et l’amour des autres ne sont qu’un seul et même amour.

La réflexion sur cette démarche spirituelle de l’accueil de Dieu peut singulièrement nous aider à convertir nos pratiques de l’accueil des autres.

Le plus bel exemple nous est donné avec l’épisode de l’accueil de Jésus par Marthe et Marie (Luc 10. 38-42) Marthe n’échappe pas à la dérive de la signification de l’accueil qui en reste à des attitudes humaines, si grandes soient-elles. Marie nous rappelle que ce qui est premier n’est pas ce que l’on désire offrir, mais ce que l’on s’apprête à recevoir, bien plus, qui l’on s’apprête à recevoir. L’attitude première de celui qui accueille doit être la pauvreté de soi-même. On ne peut accueillir en vérité que si l’on se sent d’abord débiteur vis-à-vis de l’accueilli.

UNE MÊME DÉMARCHE

La langue française est intéressante quand elle parle de l’hôte. Le mot “hôte” désigne à la fois celui qui accueille et celui qui est accueilli. C’est dire que l’hospitalité crée nécessairement une relation d’échange entre deux personnes. Recevoir quelqu’un chez soi, c’est s’enrichir de sa présence. Etre reçu, c’est quitter sa condition d’étranger et entrer en partage avec une famille ou la communauté d’accueil.

Le sens profond de la signification de l’hospitalité, en tant que relation d’échange mutuel, s’exprime à travers les rites sociaux. Qui osera venir chez un ami, invité par lui, sans lui apporter un cadeau, si minime soit-il ? Les échanges de cadeaux expriment cette dimension de manière symbolique. Mais on constate parfois, avec une certaine tristesse, que les sociétés dites “développées” ont normalisé ces rites, au point qu’ils en ont perdu toute signification, au point même d’en être dénaturés.

L’accueil de Dieu et l’accueil des autres se vivent d’une même manière. L’accueil de Dieu et l’accueil des autres se vivent dans une même démarche. L’une engendre l’autre. La démarche spirituelle ne peut se détacher de la démarche humaine. La démarche humaine conduit à la démarche spirituelle. L’amour engendre l’amour. Il faut perdre en donnant pour recevoir. C’est la chance unique d’échapper à l’hypocrisie qui consisterait à aimer Dieu sans aimer les siens, c’est-à-dire, sans aimer nos frères.

La démarche spirituelle rejoint le démarche humaine. Il faut perdre en donnant pour recevoir. C’est la chance unique d’échapper à l’hypocrisie qui consisterait à aimer Dieu sans aimer les siens, c’est-à-dire, sans aimer nos frères.

Il n’en reste pas moins que cette conviction acquise nous avons à la mettre en oeuvre au jour le jour, dans la complexité de notre vie personnelle et collective. C’est pourtant le seul chemin de la vie pour Dieu en Jésus-Christ.

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“ Reliés à toi par une charité qui ne passera jamais, nous porterons des fruits qui demeurent.” (Prière après la communion)

“ Regarde, Seigneur, le sacrifice de ton Eglise et daigne y reconnaître le sacrifice de ton Fils qui nous as rétablis dans ton Alliance. Quand nous serons nourris de son corps et de son sang et remplis de l’Esprit-Saint, accorde-nous d’être un seul corps et un seul esprit dans le Christ.” (Prière eucharistique – N° 3)

 

année liturgique B