Homélie du dimanche 10 janvier

Dimanche 10 janvier 2016
Le Baptême de Jésus

Le ciel s’ouvrit et l’Esprit Saint descendit sur Jésus

APRÈS LE DÉSERT, LA VIE DES HOMMES

Avec la célébration du baptême de Jésus le cycle de Noël se termine et commence le cycle de «l’année ordinaire». Luc nous présente Jésus «en prière» qui se prépare à recevoir l’Esprit Saint et fait de l’événement une catéchèse pour les chrétiens de tous les temps.

Des quatre évangélistes, Luc est toujours celui qui souligne le plus les prières de Jésus. Dans l’épisode du baptême, il est le seul à mentionner que c’est au moment où il priait que le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint est descendu sur lui et le Père l’a reconnu comme «son fils bien-aimé».

Jésus arrive seul devant Jean-Baptiste, s’étant fait accompagner par l’Esprit de Dieu qu’il priait. Il est donc encore un inconnu dans la foule, mais non pas auprès de Dieu. Comme au jour de la Visitation, au sein de sa mère, il est reconnu par celui qui lui ouvre le chemin. C’est encore Jean-Baptiste qui entend la voix de l’Esprit de Dieu qui couvre de son ombre l’envoyé de Dieu et lui révèle que Jésus sera à son tour le chemin.

Le fils de Marie et le cousin, fils d’Elisabeth, est bien celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie.

Celui qui entre dans l’eau du Jourdain n’est pas qu’un homme ordinaire. Il est l’Incarnation et la plénitude de l’amour et de tout ce qui est joie et « plaisir » de Dieu.

Il nous faut alors relire côte à côte Marc 1-9, Mt 3-13, Luc 3-21 et Jean 1-24.

UNE NOUVELLE PÉRIODE DE L’HUMANITÉ

Après la révélation de notre Dieu dans l’histoire des mages de l’Orient, que nous a donné de vivre l’Épiphanie, vient celle du baptême de Jésus sur l’identité du Christ et de sa mission.

Jésus est celui qui rétablit le contact entre Dieu et nous. Le ciel s’ouvre de nouveau et le Père fait entendre sa voix. C’est le début d’une nouvelle période dans l’histoire de l’humanité. Comme ce fut le cas dans le texte de la création (Genèse 1, 2) l’Esprit Saint descend et inaugure un temps nouveau, une création nouvelle.

À plusieurs reprises dans l’Ancien Testament, à cause des péchés du peuple de Dieu, les prophètes avaient affirmé que le ciel était fermé, que la relation avec Dieu était interrompue. Au baptême de Jésus, qui demande le pardon au nom de toute l’humanité, l’alliance du premier matin de la Création est rétablie sur nos autels et le ciel s’ouvre de nouveau.

 » Puissions-nous être unis à l’humanité de celui qui a prit notre humanité. »

Comme sur les bords du Jourdain, non seulement Jésus rétablit le contact avec Dieu, mais il pose un geste de solidarité profonde avec chacune et chacun d’entre nous. Il prend place dans la file des pécheurs et pécheresses qui veulent se convertir. Ainsi il est notre frère qui partage notre condition humaine, avec toutes ses joies et toutes ses souffrances.

Cette révélation d’un Dieu solidaire fait suite à celle de la naissance de Jésus à Bethléem, où l’évangéliste nous présente le petit enfant comme l’Emmanuel, le Dieu-avec-nous. Nous reconnaissons ici la grande tendresse de Dieu. Le Seigneur prendra place à la table des pécheurs, il partagera nos joies et nos misères.

Dans le texte du baptême de Jésus, saint Luc nous invite à réfléchir sur notre propre baptême. Nous avons été baptisés au moment où notre famille était en prière. Le ciel s’est ouvert et l’Esprit Saint est descendu sur chacun et chacune d’entre nous.

L’eau de notre baptême est beaucoup plus une source de fécondité qu’un rituel de purification ou que l’eau du Jourdain. Elle nous donne une nouvelle vie, une vie en abondance : «Je vous aspergerai d’une eau pure…, je vous donnerai un coeur nouveau et mettrai en vous un esprit nouveau», disait le prophète Ézéchiel. (Ez 36, 25-26)

Au cours de notre existence, il y a souvent des nouveaux départs : la fin des études, la première carrière, le jour du mariage, la naissance d’un enfant. Il nous faut assumer chaque nouvelle étape de notre vie, comme le réalisera le Fils de Dieu incarné parmi nous. Il faut assumer notre baptême, comme le dit saint Paul, afin «d’éviter de laisser éteindre l’Esprit», (1Thessaloniciens 5,19).

Le Seigneur devient notre Emmanuel, le Dieu-avec-nous. Il prend place dans la longue lignée des pécheurs que nous sommes. Il est solidaire, malgré nos faiblesses et nos péchés. «Jésus vit l’Esprit de Dieu descendre sur lui comme une colombe». Dans le poème de la création (Genèse 1, 2), l’Esprit de Dieu plane sur les eaux.

Mais la colombe est revenue quand cessa le déluge et, que la vie jaillissait à nouveau. Sous l’apparence d’une colombe, l’Esprit de Dieu couvre les eaux du Jourdain. Il s’agit d’une nouvelle création partagée avec Dieu, par Jésus. «Celui-ci est mon fils bien-aimé : en lui j’ai mis tout mon amour».

Pouvons-nous le rejoindre dès les bords du Jourdain comme André, Philippe Pierre et Jean.

année liturgique B