Pape François : « Protéger la création toute entière, protéger chaque personne »
Dès sa messe d’inauguration du 19 mars 2013, le pape François lançait un appel à être « gardiens de la création, du dessein de Dieu inscrit dans la nature, gardiens de l’autre, de l’environnement ».
Et c’est l’appel que lance le pape François : « Je voudrais demander, s’il vous plaît, à tous ceux qui occupent des rôles de responsabilité dans le domaine économique, politique ou social, à tous les hommes et à toutes les femmes de bonne volonté : nous sommes « gardiens » de la création, du dessein de Dieu inscrit dans la nature, gardiens de l’autre, de l’environnement ; ne permettons pas que des signes de destruction et de mort accompagnent la marche de notre monde ! »
On ne peut qu’être frappés par la manière dont sa parole entrelace l’humanité et l’environnement, comme une seule réalité de la création « dessein de Dieu ». Homme et environnement sont indissociables. « Garder Jésus et Marie, garder la création tout entière, garder chaque personne, spécialement la plus pauvre, nous garder nous-mêmes ».
Déjà, dans son discours aux journalistes, le 16 mars 2013, le nouveau pape avait dit, parlant du choix de son nom : « Et ainsi est venu le nom, dans mon cœur : François d’Assise. C’est pour moi l’homme de la pauvreté, l’homme de la paix, l’homme qui aime et préserve la création ; en ce moment nous avons aussi avec la création une relation qui n’est pas très bonne, non ? »
Lors de la journée mondiale de l’environnement le 5 juin 2013 le Pape réitérait son appel lors de l’audience générale, dont le texte était dédié à ce sujet : « Je voudrais alors que nous prenions tous l’engagement sérieux de respecter et de garder la création, d’être attentifs à chaque personne, de combattre la culture du gaspillage et du rebut, pour promouvoir une culture de la solidarité et de la rencontre ».
Dans sa 5ème catéchèse sur les dons de l’Esprit Saint, le 21 mai 2014, le pape médite sur le don de science qui « nous porte à saisir, à travers la création, la grandeur et l’amour de Dieu, sa relation intime avec toute créature », et permet de ne pas tomber dans deux comportements excessifs vis à vis de la création : nous en sentir propriétaires et nous arrêter aux créatures. Insistant sur la « première voie erronée », la pape déclare : « Nous devons protéger la création parce qu’il s’agit d’un don que le Seigneur nous a fait, c’est le don que Dieu nous a offert ; nous sommes gardiens de la création. Lorsque nous exploitons la création, nous détruisons le signe de l’amour de Dieu. Détruire la création signifie dire à Dieu « cela ne me plaît pas ». Et cela n’est pas bon : voilà le péché ».
Le 26 mai enfin avait lieu une rencontre émouvante entre le Pape et la patriarche oecuménique Bartholoméos dans l’église de la Résurrection à Jérusalem, à l’occasion de laquelle ils déclaraient dans un texte commun : «c’est notre profonde conviction que l’avenir de la famille humaine dépend aussi de la façon dont nous sauvegardons – à la fois prudemment et avec compassion, avec justice et équité – le don de la création que notre Créateur nous a confié. Par conséquent, nous regrettons le mauvais traitement abusif de notre planète, qui est un péché aux yeux de Dieu. Nous réaffirmons notre responsabilité et notre obligation d’encourager un sens de l’humilité et de la modération, de sorte que tous sentent la nécessité de respecter la création et de la sauvegarder avec soin. Ensemble, nous réaffirmons notre engagement à sensibiliser au sujet de la gestion de la création ; nous appelons tous les hommes de bonne volonté à considérer les manières de vivre plus sobrement, avec moins de gaspillage, manifestant moins d’avidité et plus de générosité pour la protection du monde de Dieu et pour le bénéfice de son Peuple ».
Chemin de réconciliation avec nous-même, avec notre frères séparés, avec l’humanité entière, et avec Dieu, le respect de la création conduit à retrouver une cohérence de vie et de Foi dont sont témoins de plus en plus de chrétiens.
Ainsi, tout autant qu’elle l’a été pour Jean-Paul II et pour Benoît XVI, L’attention à la création semble essentielle pour notre pape, encore plus qu’elle ne l’a été pour Jean-Paul II et pour Benoît XVI, au point qu’il a confirmé la sortie d’un texte majeur sur ce sujet au début de l’année 2015.
Lire l’homélie inaugurale du pape François et le discours aux journalistes