Mi-avril près de 3 000 membres de la famille spirituelle franciscaine se sont rassemblés à Assise (Italie). Ils ont participé au « Chapitre international des nattes » : le grand temps fort du huitième centenaire de la règle de St François. En 1209, par amour pour l’Église, le « Poverello » avait soumis sa règle de vie au Pape Innoncent III. Huit cents ans après, les Ministres Généraux de l’Ordre ont renouvelé cette démarche d’obéissance et de profond respect devant le Pape Benoît XVI. « Les gestes symboliques, la marche en silence vers la première église réparée par St François d’Assise et jusqu’à son tombeau ont été des moments émouvants », rapporte Frère Benoît Dubigeon, Ministre provincial des Franciscains de la Province du Bienheureux Pacifique (des communautés à l’ouest de l’axe Lille-Béziers).
 

La famille franciscaine est la plus nombreuse au monde ! Environ 30 000 frères vivent, aujourd’hui, selon la règle de St François (Frères mineurs ou franciscains, Capucins et Conventuels). Les sœurs de Ste Claire (« Pauvres dames » ou Clarisses), cloîtrées, rappellent l’absolu, de la présence de Dieu au monde. Enfin 600 à 700 000 laïcs sont membres de la fraternité franciscaine (Tiers Ordre). « Ce qui nous définit ? interroge Fr Benoît. C’est une même règle de vie ! Pour la première fois dans la règle d’un ordre, un article concerne l’envoi en mission. François prévoit de mettre l’Ordre sur les chemins pour évangéliser. »

Le quotidien d’un Franciscain s’articule entre une vie contemplative très forte, une vie communautaire et une vie missionnaire au service de la paix. Appelés sur les lieux de fractures, les frères s’efforcent de créer des ponts entre les personnes et entre les communautés. « Nous sommes présents dans de nombreux lieux marginaux, dans les prisons, auprès des prostituées, des personnes malades ou handicapées, poursuit Fr Benoît. Nous avons une préférence pour être auprès de tous les blessés de la vie, mais sans exclure les autres ! Certains de nos frères travaillent dans les universités et dans la recherche, d’autres sont théologiens, aumôniers de prison, itinérants sur les routes… » Humilité, simplicité, proximité, joie sont les accents particuliers des Franciscains que Jean-Paul II reconnaissait comme « les Frères des gens du peuple ». À noter, la Fraternité internationale siège à l’ONU. Elle est, par sa présence dans cent-vingt pays et au cœur de situations d’extrême pauvreté, une des quinze ONG consultée par le conseil de sécurité lors de conflits mondiaux.
 

Redécouvrir la richesse de chaque vocation, se mobiliser à nouveau pour la mission et qu’elle soit contagieuse, qu’au cœur de la crise de confiance chacun puisse être touché par la joie et la paix de l’Évangile sont quelques uns des vœux exprimés dans la dynamique des évènements organisés pour ce jubilé. Fr Benoît ajoute : « Que ce huitième centenaire puisse nous faire sortir de nos habitudes pour redécouvrir la valeur prophétique de l’Évangile, et prêcher non seulement par nos paroles mais par la qualité de nos vies ! »