A propos du drame de la fillette de Recife

Suite aux articles parus dans la presse sur l’annonce de l’excommunication de la mère d’une fillette de Recife au Brésil ayant subi un avortement, plusieurs évêques français se sont exprimés.

A propos du drame de la fillette de Recife

Suite aux articles parus dans la presse sur l’annonce de l’excommunication de la mère d’une fillette de Recife au Brésil ayant subi un avortement, plusieurs évêques français se sont exprimés.

Cardinal Vingt-Trois : « Le 1er geste de l’Eglise est d’essayer de venir en aide aux personnes en détresse », le 13 mars 2009

Je réagis d’abord douloureusement, parce qu’il s’agit d’une situation de détresse tout à fait exceptionnelle. Par ailleurs nous ne savons pas exactement ce qui s’est passé, ni quelle est exactement la situation de cette famille. Nous n’avons eu que des échos très médiatisés, qui résultent aussi d’un débat interne au Brésil sur la dépénalisation de l’avortement. Il est donc très difficile d’avoir un avis fondé sur cette situation précise.

Elle nous invite cependant à une réflexion pour laquelle nous pouvons donner les éléments suivants. Le premier est que l’excommunication qui est liée à l’avortement – comme toute excommunication d’ailleurs – est effective dans la mesure où les auteurs des actes sont à la fois pleinement conscients et pleinement libres. Nous n’avons aucun élément d’appréciation pour savoir si, dans ce cas précis, la mère et les médecins étaient conscients et libres de ce qu’ils faisaient. Je ne parle pas de la fillette évidemment, qui n’était pas visée par l’excommunication contrairement à ce qui a été dit.

Un deuxième point est que l’on peut se demander si dans une situation de détresse de ce type, la chose la plus importante à faire soit de déclarer publiquement l’excommunication. Si celle-ci existe, est-il nécessaire de la déclarer publiquement, au risque d’accabler davantage des gens qui sont déjà dans une situation évidente de détresse profonde ?

Le premier geste de l’Église à l’égard de ces personnes n’est pas d’ajouter à leur détresse mais d’essayer de leur venir en aide. C’est ce que nous essayons de faire en France où un certain nombre de groupes et d’associations se dépensent pour accueillir des femmes qui ont subi un avortement et les aider à surmonter la détresse qui en découle. Cela ne veut pas dire que l’on approuve l’avortement, au contraire, cela veut dire que l’on est conscient de ce qu’il y a de profondément inhumain et de traumatisant dans l’avortement.

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« La vérité de la Vie » par Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon (15 mars 2009)

De retour du Brésil où j’accompagnais une délégation d’évêques et de prêtres, j’ai été tenu directement au courant de l’affaire de la petite fille brésilienne de 9 ans qui a été violée, puis a subi un avortement. Elle attendait deux jumeaux. La presse internationale s’est emparée de cette affaire dans un contexte politique particulièrement polémique. En effet, actuellement, au Brésil sont débattues des dispositions législatives tendant à élargir le droit à l’avortement. Certains lobbies se sont saisis d’une tragédie particulière pour justifier l’extension des conditions légales de l’interruption volontaire de grossesse. La manière dont cette affaire a été souvent rapportée et traitée travestit l’objectivité des faits, et instrumentalise un drame particulier.

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« Les évêques ne doivent pas se comporter comme des bourreaux mais comme des pasteurs » par Mgr Jean-Michel di Falco Leandri, évêque de Gap et d’Embrun

Je n’ai pas voulu réagir sous le coup de l’émotion et de la colère. Mais devant l’émoi suscité par les événements qui se sont produits récemment au Brésil je souhaite faire partager mes réflexions aux fidèles et aux hommes et femmes de bonne volonté de mon diocèse.

Nombreuses sont les questions qui nous parviennent :
Pourquoi privilégier la lettre de la loi à l’esprit ?
Où est le message d’amour du Christ ?
Qu’aurait-il fait, Lui, en pareil cas ? Aurait-il condamné ?
Qui sommes-nous pour condamner sans jugement et sans nuance ?
Pourquoi cette publicité ?
Pourquoi cette absence de compassion, de recul, de réflexion ?
Pourquoi était-ce si urgent de statuer ?

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Lettre ouverte à Monseigneur José Cardoso Sobrinho, Archevêque de Olinda et Recife, par Mgr Gérard Daucourt, évêque de Nanterre (12 mars 2009)

Monseigneur,

Vous avez récemment tenu à déclarer publiquement l’excommunication d’une mère de famille qui avait fait avorter sa fillette de neuf ans, enceinte de quatre mois, après avoir été violée depuis l’âge de six ans par son beau-père. Vous avez décidé aussi publiquement l’excommunication des médecins qui ont pratiqué cet avortement. Je réagis donc publiquement à votre intervention par cette lettre ouverte.Je vous rassure tout de suite : pour moi, l’avortement est la suppression d’une vie. J’y suis donc fermement opposé.

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« Non, l’Eglise ne peut en rajouter à la souffrance ! » par Mgr Yves Patenôtre, évêque de la Mission de France et son Conseil (11 mars 2009)

L’évêque de la Mission de France et son Conseil s’associent à la protestation de nombreux catholiques contre la décision de l’archevêque de Récife, au Brésil, d’excommunier une mère et des médecins ayant décidé un avortement pour une fillette de 9 ans violée par son beau-père.
Bien sûr l’avortement est un acte de mort ; il inscrit dans la chair de celles qui l’ont vécu des blessures qui ne se fermeront peut-être jamais. Mais comment se peut-il que devant un tel drame, l’Église se soit manifestée pour juger et condamner plutôt que pour entrer en compassion et reconduire vers la vie ?

Lire la suite sur le site de la Mission de France


 

Communiqué de presse de Mgr Norbert Turini, évêque de Cahors (11 mars 2009)

« Une fillette brésilienne de neuf ans violée, enceinte de deux jumeaux, une mère accablée, un avortement, une condamnation, une « excommunication » ! L’opinion publique réagit. Je comprends son émotion.

Pourquoi n’avoir pas gardé le silence devant une telle détresse ?

Pourquoi ajouter de la sévérité à tant de souffrance ?

Beaucoup se questionnent.

Je défends et défendrai toujours, la dignité et le respect de la vie de son origine à son terme et je crois qu’en toutes circonstances, l’attitude de l’Eglise tire sa légitimité de l’attitude du Christ. Ainsi, l’amour et la miséricorde parlent toujours plus fort, dans les évangiles, que la condamnation et l’exclusion. Il n’y a qu’à les ouvrir pour s’en convaincre !

Site du diocèse de Cahors


 

Les évêques brésiliens expriment leur entière désapprobation de l’avortement pratiqué sur une petite fille et se montrent solidaires avec tous les enfants victimes d’abus (11 mars 2009)

Rome (Agence Fides) – La Présidence de la Conférence des évêques catholiques du Brésil (CNBB), réunie à Rome ces jours-ci, a diffusé une note pour la presse dans laquelle elle exprime son indignation suite à la nouvelle qu’une petite fille brésilienne de 9 ans a été contrainte à l’avortement des jumeaux qu’elle portait comme fruit de la violence sexuelle subie par son beau-père, un fait qui a ému la société brésilienne toute entière. Les évêques repoussent vivement cet acte, se plaignant en même temps du fait qu’il ne s’agit malheureusement pas d’un cas isolé, vu l’augmentation du nombre d’attentats contre la vie des enfants, victimes d’abus sexuels. « L’Eglise -continue le texte- exprime sa solidarité envers cette enfant et toutes les victimes de ces actes brutaux, et envers leurs familles ». Le texte rappelle que l’Eglise est toujours en faveur de la vie.
De même les évêques de la région Nord-est 2 de la CNBB ont diffusé un communiqué suite à ce fait, rappelant que l’ « Eglise est toujours en faveur de la vie, de sa conception jusqu’à sa mort naturelle ». Un principe qu’elle a toujours maintenu, même à l’époque du Régime militaire instauré en 1964, pendant lequel elle a défendu les droits de l’homme des persécutés, des torturés et des réfugiés politiques.
« Nous vivons dans une société pluraliste -lit-on dans le texte- dans laquelle les Etats se structurent et se donnent une législation qui reflète la culture dominante, qui ne respecte pas les principes éthiques naturels ». C’est pourquoi « ce qui est protégé par la loi ne peut pas toujours être identifié avec les principes éthiques et les valeurs morales ». Pour les catholiques, rappellent les évêques, « le commandement du Seigneur ‘tu ne tueras pas’ a toujours la priorité ».
Quant au cas concret de cette enfant, les évêques expriment leur totale désapprobation, se plaignant qu’on n’ai pas procédé avec la tranquillité nécessaire, avec sérénité, et qu’on n’ait pas respecté le temps demandé par la situation. (RG)

Source : Agence Fides

Lire la note de la Présidence de la Conférence épiscopale brésilienne