Diaconie du Var : Fréjus-Toulon pionnier d’une pastorale sociale

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Dans la dynamique de Diaconia 2013, « Oser la fraternité » est le thème de la session de formation du Ceras qui se tient à Paris du 13 au 16 février 2012. Gilles Rebêche, diacre permanent du diocèse de Fréjus-Toulon, témoignera de la Diaconie du Var. Depuis bientôt trente ans, ce diocèse fait de l’attention aux plus faibles un enjeu pastoral.
 
« Notre sollicitude veut s’étendre aux plus humbles, aux plus pauvres, aux plus faibles ; comme le Christ, nous nous sentons émus de compassion à la vue de ces foules qui souffrent de la faim, de la misère, de l’ignorance ; nous nous sentons solidaires de tous ceux qui, faute d’une entraide suffisante, n’ont pu parvenir à un développement vraiment humain. » Dans une lettre de mission prononcée en novembre 1982, Mgr Gilles Barthe, évêque de Fréjus-Toulon, traçait ainsi les contours de la Diaconie qu’il avait lancée dans son diocèse quelques mois auparavant. « Mgr Barthe était l’un des pères du Concile Vatican II et portait le souci d’une Église proche des petits, témoigne Gilles Rebêche. Il avait été très marqué par le rapport Coffy et estimait que, pour être Église, celle-ci devait être communion, témoignage et service. » Gilles Rebêche, d’abord volontaire à ATD Quart Monde puis ordonné diacre permanent en octobre 1982, sera choisi pour mettre en route ce projet et cet élan pastoral dans le diocèse.
 

70 associations créées

Avec le temps, la Diaconie se déploie et s’organise. A partir de 1984, marquée du « statut canonique », elle est juridiquement portée par l’association diocésaine – de fait, les actions initiées à la suite engagent le diocèse-, puis placée sous la coupe d’un comité épiscopal de la Diaconie présidé par l’évêque depuis 2001. Les années suivantes, des projets sont mis en place et des structures associatives sont créées. Elles touchent à différentes problématiques (santé, migrant, prison, etc.). « Il est difficile d’être uniquement dans les intentions lorsqu’on aborde le champs de la solidarité, juge le diacre également délégué épiscopal à la solidarité et à la pastorale du deuil. Sans œuvres, il est dur d’être crédible ! » Dans le Var, la concrétisation de ce projet de pastorale sociale compte plusieurs réalités : un centre diocésain ; la Communion Saint Lazare, groupe de fidèles laïcs associés aux questions du deuil ; et une trentaine d’associations toutes liées à l’Église et regroupées au sein de l’union diaconale du Var (UDV) afin de créer une vie de réseau et mutualiser les compétences. « On y trouve des chrétiens, des gens présents au titre de leur engagement personnel, militant. Le brassage fait l’originalité de la Diaconie, ce n’est pas qu’un truc entre cathos », apprécie Gilles Rebêche.
 

Une couveuse de projets

« La Diaconie fait maintenant partie du paysage diocésain », constate avec satisfaction le diacre. Depuis 1982, 70 associations ont été créées et 30 sont encore membres de l’union diaconale. Les autres ont pris leur autonomie. « La Diaconie a vocation à être une couveuse de projets, souligne Gilles Rebêche. Elle doit pouvoir stimuler et passer le relais tout en gardant des lieux signifiants. »
L’action engagée par Mgr Barthe a aussi fait des émules en dehors du Var. Pontoise, Nanterre, Tulle, Saint-Brieuc et Tréguier, etc. comptent parmi la dizaine de diocèses à s’être inspiré de l’initiative. « La Diaconie du Var ne souhaite pas se donner en exemple, mais elle est une belle intuition que nous sommes heureux de partager, tempère Gilles Rebêche. Elle s’inscrit dans la longue tradition de l’enseignement social et témoigne de la dimension incontournable de partage avec le pauvre. Elle interroge sur la question du sens du lien social. Elle est là pour rappeler : « Qu’as-tu fait de ton frère? »» (Genèse 4, 9-10).
 

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Opération grand froid avec la Diaconie du Var

L’hébergement s’est effectué dans une salle paroissiale du centre ville puis au CCAS de Toulon. Une action possible grâce à l’association Sichem, créée en lien avec la Pastorale des Migrants, qui accompagne ces Roms tout au long de l’année. Mais aussi en partenariat avec le Secours Catholique, qui a recruté un médiateur Rom du diocèse de Blaj (Roumanie) et le Samu social qui assure les repas du soir. « Une belle illustration de cette mise en réseau pour servir la fraternité! commente Gilles Rebêche. Un musicien Rom sort son accordéon pour fêter l’évènement de la mise à l’abri! C’est une image d’Eglise qui accompagne, stimule, encourage, mais ne fait pas « à la place de » ! Une façon de dire la diaconie ! »

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