Mission de France : « Va trouver mes frères », soyons apôtres simplement

400 membres de la communauté Mission de France, prêtres, diacres et laïcs se sont réunis en assemblée générale à la Pommeraye (diocèse d’Angers) du 14 au 16 juillet. Arnaud Favart, vicaire général revient sur l’histoire de la communauté et leurs futures actions.

AG4« Voici que le semeur est sorti pour semer… L’Évangile raconte un Jésus en sortie. Jésus ne sort pas de son village comme on sort de table. Il sort comme le migrant quitte sa terre natale. Jésus ne sort pas les béatitudes comme on sort des arguments. Il sort comme le semeur est sorti dans son champ pour semer. Jésus ne sort pas du temple comme on sort de l’université. Il sort comme quelqu’un franchit une frontière. Jésus ne sort pas du tombeau comme on sort du métro. Il sort comme le navire prend le large.

La mission n’est pas seulement sortie, elle est semence. Et la Mission de France a commencé en 1941 par un séminaire, autrement dit par un ensemencement. Elle a entendu l’appel à sortir pour oser la rencontre du monde dit « incroyant », pour que la Parole lève en d’autres terres. Ainsi nous sommes de sortie parce que l’amour est semence. L’amour des autres, l’amour de la vérité, l’amour de la vie. Dans la proximité que Jésus a voulu vivre avec les gens de son temps, avec les pauvres, les captifs, les aveugles et les opprimés, Dieu sort et dit quelque chose de lui-même au prix de la croix, malentendu radical et salutaire.

AG3A l’échelle de l’histoire, la Mission de France est une réalité encore neuve. Dès 1954, année de la promulgation de sa constitution par le pape Pie XII, une première assemblée générale permit aux prêtres de s’approprier les orientations de cette prélature « originale et intégrée » à toute la vie apostolique de l’Église. Originale par sa vocation à rencontrer un monde sécularisé et intégrée par la communion portée à l’ensemble de la réalité humaine. Originale dans le dialogue persévérant avec d’autres approches culturelles et religieuses, et intégrée à ce qui fait la vie de l’Église.

La grâce de vocation à rejoindre les hommes et les femmes dans la proximité de leur condition d’existence, par le travail et l’habitat, demeure l’intuition, originale et intégrée, de la Communauté Mission de France. Cette grâce témoigne de la permanence de l’appel de Dieu dans l’histoire qui envoie des apôtres risquer la foi en Jésus-Christ aux extrémités de la terre, aux périphéries existentielles. Des apôtres, des envoyés disponibles, pour rejoindre des mondes neufs qui émergent.

Les champs missionnaires

AG1A la suite d’un travail collaboratif de toutes les équipes depuis l’automne, les votes de l’assemblée générale se sont portés sur 7 champs missionnaires majeurs :

  • Le champ de la recherche et de l’action pour une écologie humaine et intégrale avec toute sa dimension politique, économique et spirituelle. (Tout est lié – Laudato si)
  • Le champ du bien commun, là où se cherche une cohésion sociale plus juste, là où s’invente une manière démocratique, solidaire et fraternelle, de bien vivre les uns avec les autres, respectueuse des plus vulnérables.
  • Les lieux où les sciences, les techniques nouvelles, le numérique, constituent un progrès ou des bouleversements pour l’humanité. Les lieux où se posent des questions éthiques sur notre rapport au corps, à la santé, au travail, aux relations, au temps et à l’espace.
  • Les périphéries : quartiers populaires, cités sensibles, territoires abandonnés, bidonvilles, déserts ruraux, prisons. Là où croissent l’injustice et des inégalités de plus en plus criantes, là où se déploient des solidarités humaines, des richesses culturelles, spirituelles et religieuses méconnues.
  • Le champ de la rencontre et du dialogue avec l’autre dans la diversité des approches culturelles, intergénérationnelles, interreligieuses, internationales.
  • L’international, là-bas, parce qu’une présence au-delà de l’hexagone fait entendre d’autres voix, déplace nos regards, donne chair à une dimension plus universelle. Elle élargit notre compréhension d’un monde globalisé et le sens de nos responsabilités.
  • Le champ du travail : les réalités du travail ont toujours été au cœur de nos préoccupations. Il nous importe d’être présent aux nouvelles formes de travail et d’emploi pour comprendre et agir avec nos contemporains.

Ces champs nous appellent à la conversation avec nos contemporains et à la conversion. Ils nous appellent à entendre ce que Dieu nous dit aujourd’hui, et à comprendre ce qui se joue de salutaire quand l’Évangile est lu, prié et mis en pratique. »