Comment le Tour de France a t-il fait vivre le sanctuaire du Puy-en-Velay?

Bernard PlancheLe Puy-en-Velay (Haute-Loire) en tant que ville-étape accueillait cette semaine le Tour de France 2017. Entretien avec le Père Bernard Planche, recteur de la cathédrale du Puy-en-Velay depuis le 1er septembre 2016.

Racontez-nous les préparatifs du Tour ?

Le Tour de France est l’évènement sportif le plus populaire de l’année. Des milliers de touristes s’arrêtent sur les routes pour voir les coureurs cyclistes. Au niveau télévisuel, c’est l’un des programmes les plus suivis. Nous ne pouvions pas ignorer cet évènement. Les autorités publiques ont lancé des opérations de communication où ils invitaient les différentes autorités à se manifester pour accueillir le Tour. On nous a alors distribué des T-shirts jaunes estampillés « Bienvenue au Tour ». Quelques temps avant l’arrivée de la course, nous avons revêtu la Vierge noire d’un manteau jaune. Pour nous, Marie, c’est le maillot jaune !

le Puy-en-Velay

La ville du Puy-en-Velay avait-elle déjà reçu le Tour ?

C’est la cinquième fois que le Tour de France vient au Puy-en-Velay. Nous avions la chance cette fois d’être une ville-étape et d’en profiter trois jours. Les journalistes ont eu le temps d’évoquer la ville de mettre en lumière le tourisme spirituel.

France Télévisions a réalisé un reportage vu par 4 millions de spectateurs. De quoi mettre la ville et cathédrale en valeur…

Nous avions été sollicités il y a plusieurs mois par les équipes de tournage. Ils étaient venus réaliser des prises de vue dans la cathédrale. La cathédrale du Puy-en-Velay accueille 600 000 visiteurs par an. Ce Tour a permis de faire découvrir qui nous sommes. On nous offrait cette opportunité, il nous fallait répondre présent.

Le Puy en Velay: Cathédrale Notre Dame - vue de la ville

Comment s’est passé le Jour de l’arrivée ?

Le jour du Tour, la cathédrale du Puy était déserte car l’accès avait été rendu très difficile et les touristes attendaient l’arrivée des coureurs. En revanche, nous avons constaté un pic de fréquentation le lendemain, c’est-à-dire la journée de repos. Mais nous n’avons pas tellement vu de coureurs car ils étaient logés loin mais plutôt des personnalités qui suivent le Tour comme des journalistes français ou colombiens.

Avez-vous mis en place un accueil particulier pour les pèlerins et/ou touristes ?

De jeunes séminaristes bénévoles accueillent les touristes en leur souhaitant la bienvenue, en leur proposant de les guider éventuellement dans la cathédrale et d’engager un dialogue s’ils le désirent. Sous le porche de la cathédrale, nous proposons pendant la saison d’été des animations (calligraphie, poterie) pour rentrer en dialogue avec les gens.

Comment avez-vous vécu personnellement ce Tour de France ?

Comme une découverte. Je n’y avais jamais assisté. Je n’avais pas prévu d’aller voir le Tour mais la présence de l’équipe de tournage m’a incité à m’y rendre. Ce qui m’a frappé, c’est la fraternité et convivialité qui règne entre toutes les personnes. Avec les sœurs, nous avons vécu de grands moments de discussions avec nos voisins de barrières ! On commentait la caravane. On s’échangeait les cadeaux. Nous pouvions approcher les coureurs et même réaliser des selfies avec eux. C’est très accessible. Le Tour de France nous donne le sens de l’effort et du dépassement de soi.

Cela vous a permis de faire de belles rencontres….

J’ai été frappé de voir que, tous les soirs, le long des routes du département, s’était installé des centaines de camping-cars. Il reste plusieurs jours pour être sûrs d’être bien placé. Il y a sans doute un intérêt pour la communauté chrétienne, d’aller les saluer, de dire qu’ils sont les bienvenus. Nous avons la chance d’avoir des périphéries qui viennent chez nous, autant en profiter !

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