Voyage pastoral du Pape François en Equateur

Confirmation en EquateurLe Pape François se rendra en Amérique latine du 6 au 13 juillet 2015. En Equateur, du 6 au 8 juillet, il visitera Guayaquil et Quito, où se trouve le Sanctuaire de la Divine Miséricorde.

Un beau pays situé à l’Equateur

Région de la colonisation espagnole à partir du 16e siècle et administrée à partir de Lima, le pays doit son nom à la mission des savants français La Condamine, Bouguer et Jussieu venus, au 18e siècle, calculer le Méridien qui passe un peu au Nord de Quito, la capitale. Le « Règne de Quito » devient l’Équateur, pays indépendant en 1830.

La Cordillère des Andes traverse le pays du Nord au Sud avec ses volcans majestueux dont le plus élevé, le Chimborazo, culmine à 6310 mètres.

Une région Amazonienne s’étend à l’Est.

Les Iles Galápagos (du nom des tortues géantes), rendues célèbres par les études de Darwin sur l’évolution, appartiennent à la République de l’Équateur.

Une population indienne et métis

Avec le Pérou, la Bolivie et le Paraguay, l’Équateur fait partie des pays d’Amérique du Sud à forte population indienne. On peut l’estimer à 30 à 40 % de l’ensemble de la population. Les Indiens Quichuas vivent essentiellement dans la Cordillère.

Dans la région amazonienne à l’Est, se trouvent aussi de nombreuses communautés, dont les indiens Shuar (connus aussi sous le terme de Jivaros).

Esmeraldas, sur la côte, est peuplée d’Afro descendants, également nombreux à Guayaquil.

Sinon, le reste de la population est métis, descendants des hommes espagnols et des femmes indiennes.

La situation politique

L’actuel président Rafael Correa, catholique déclaré, mène une politique de progrès économique et de redistribution de la richesse nationale. Il a stabilisé la vie politique du pays en faisant voter une nouvelle Constitution en 2008. Mais il est accusé par certains de tentation d’autoritarisme.

Il est en relatif conflit avec le monde politique indien. Celui-ci lui reproche d’avoir renoncé à sa volonté de défendre l’environnement, en relançant une politique d’extraction des matières premières (surtout pétrole) qui porte atteinte à certaines communautés indiennes de l’Amazonie.

Un évêque « canonisé » par l’État

L’Église du pays a été profondément marquée par Mgr Leonidas Proaño, évêque de Riobamba de 1954 à 1985. Taita (Père en quichua) Proaño « a vu la misère de son peuple » et a choisi l’option préférentielle pour les pauvres et pour la libération des Indiens opprimés depuis 500 ans.

Cela lui a valu une inspection du Vatican, qui l’a dédouané, car il était accusé d’être communiste, et une arrestation par la dictature militaire qui dirigeait le pays.

« L’évêque des Indiens » a été reconnu par l’État équatorien : l’Assemblée Constituante Équatorienne, chargée d’écrire la nouvelle constitution du pays, a déclaré le 23 juillet 2008, que Monseigneur Leonidas Proaño, évêque de Riobamba de 1954 à 1985, est institué « Personnalité Symbole National et exemple permanent pour toutes les générations » pour sa lutte contre l’oppression, contre l’exclusion et contre la marginalité en Équateur et pour son engagement total dans un travail en faveur de la liberté, de la justice et de la solidarité comme conditions de la paix.

L’émergence politique du monde indien dans un cadre de paix et de force non-violente

Le travail de fond réalisé dans l’ensemble du pays, dans le cadre des Communautés Ecclésiales de Base où se proposait une évangélisation libératrice alliant conscientisation et éducation populaire, a justement porté des fruits de justice et de paix qui demeurent.

En juin 1990, a eu lieu un premier soulèvement indien national. Face à l’ampleur de l’événement, l’État ne put entrer dans une politique de répression et de génocide, comme au Guatemala. Il a dû négocier démocratiquement. Les Indiens entrèrent ainsi dans la vie publique et politique du pays, où ils sont devenus des acteurs désormais incontournables, sans violence ni guérilla (comme cela a été le cas dans d’autre pays où n’avait pas eu lieu ce travail de conscientisation évangélisée).

Bertrand Jégouzo

Service national de la Mission Universelle de l’Eglise (SNMUE)

capture_vierge_aparecidaLe Pape François, rédacteur du document d’Aparecida

Le défi ecclésial du pape François, dans ce pays marqué par un christianisme catholique engagé, va être de soutenir le renouveau missionnaire voté par les évêques d’Amérique latine réunis à Aparecida (Brésil) en mai 2007. La visite du pape sera un stimulant pour redonner un espace à l’Église catholique face à l’émergence, comme partout en Amérique latine, des Églises évangéliques.

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