Du 10 juillet au 20 août 2015, le sanctuaire de Paray-le-Monial accueille les six sessions et parcours spécifiques selon les publics organisés par la communauté de l’Emmanuel. La proposition se renouvelle chaque année depuis 40 ans avec une belle vitalité et une attention particulière aux familles et aux enfants. Près de 30 évêques seront présents cet été. Par Florence de Maistre.

« Fêter les 40 ans des sessions à Paray-le-Monial, c’est beau ! Quarante est un chiffre biblique important, qui représente une génération entière et toute une période de la vie de l’Église, à la suite du concile Vatican II. Nous souhaitons en faire mémoire, non dans l’esprit d’une rétrospective, mais de façon ouverte sur l’avenir. Il s’agit de regarder le chemin parcouru, ce qui s’est vécu et voir quelles nouvelles portes s’ouvrent à nous », indique le P. Benoit Guédas, recteur des Sanctuaires de Paray-le-Monial. En 1975, la communauté de l’Emmanuel ne soupçonne pas qu’elle va rester aussi longtemps à Paray-le-Monial et organiser là, chaque été depuis, ses sessions spirituelles. D’autres sanctuaires auraient pu, à tour de rôle, accueillir la proposition. Cet anniversaire est une belle occasion de relire ce qui unit si étroitement la communauté et le message de Paray-le-Monial, de réfléchir sur le sens spirituel de cette présence fidèle.

Bonne Nouvelle pour tous !
« Nous accueillons près de 25000 personnes chaque été, en six à huit sessions. Nous étions environ 500, il y a quarante ans. Aujourd’hui, 40 % des participants sont des enfants et des jeunes, 3000 d’entre eux ont entre 13 et 17 ans », précise Franck Guéneau, directeur des Sanctuaires de Paray et responsable des sessions. Indéniablement, la formule rencontre les familles. Une attention particulière est aussi développée en direction des personnes qui souffrent. Pendant les cinq jours de la session, le rythme est identique quel que soit le groupe. La matinée débute par un temps de louange, suivi de la messe, d’un enseignement, puis d’un temps de prière. L’après-midi, la proposition est à la carte, plusieurs exposés sont au choix avec des accompagnements ou des parcours spécifiques : pour les gens de la rue, les gens du voyage, les fiancés, les couples en espérance d’enfants, ou encore, nouveauté de l’édition 2015, pour les personnes concernées par l’homosexualité. « De plus en plus de personnes font connaître leur différence : parents seuls, divorcés-remariés par exemple. Nous essayons de trouver un juste équilibre entre les temps communs, où l’on vit ensemble la réalité de l’Église, et les temps où l’on peut parler plus particulièrement de certaines difficultés, entendre des témoignages », poursuit Franck Guéneau.

Le souci d’accueillir chacun, quelle que soit sa situation de vie, est l’un des moteurs de ces sessions qui, lieu d’évangélisation, refusent de se cantonner à un entre-soi bien pensant. « La grâce de l’Emmanuel est d’être au cœur du monde : une communauté de laïcs qui vit les mêmes souffrances que n’importe quelle famille. Les membres de la communauté réfléchissent pour partager et transmettre au tour d’eux et auprès des personnes qui traversent des épreuves ce que dit l’Église. Les parcours dédiés sont bien intégrés dans la session : la Bonne Nouvelle est pour tous ! Le Seigneur a une parole d’amour et d’espérance pour chacun », souligne le P. Guédas.

Chemins de conversion
Les organisateurs connaissent une multitude de témoignage de personnes qui, par le biais des sessions, ont vécu une conversion, un retournement sur leur chemin de foi. Elles vivent le passage d’une foi reçue à une foi choisie personnellement et rapportent : « Ca s’est passé à Paray ! J’ai changé. J’ai compris » « À la suite de sessions, les participants se mettent en mouvement, ils retrouvent la joie de pratiquer. L’un des fruits de notre proposition est cette expérimentation de l’amour de l’Église comme une communauté où chacun est accueilli et a sa place, comme une immense famille et non une somme d’individu. De nombreux enseignements et témoignages sur la Miséricorde sont donnés autour du pardon, de la joie et de la libération. Des pardons se donnent en couple, aux enfants ou aux parents, les sacrements sont redécouverts », poursuit le directeur des Sanctuaires. Grâce à la démarche, au nombre impressionnant de bénévoles qui se donnent, au cœur de la proposition et au sein même du sanctuaire du Sacré-Cœur de Jésus, c’est une rencontre personnelle avec le Christ qui est proposée.

« Paray-le-Monial, un sanctuaire poussiéreux ? C’est au contraire le Cœur de la France ! La communauté de l’Emmanuel nous aide à voir comment le Sacré-Cœur de Jésus est d’une actualité folle pour notre temps ! Il est brulant d’amour pour nous et passionné. Grâce aux sessions, le Sacré-Cœur nous réchauffe, recrée une relation personnelle au Christ qui nous donne son amour et sa miséricorde », insiste le recteur. Parmi les temps forts des 40 ans, la messe télévisée le 26 juillet avec Le Jour du Seigneur (France 2) et le premier jour de chaque session, particulièrement festif pour rendre grâce à Dieu.