Le synode de la province de Lille entre dans le débat

Mgr Ulrich entouré par M. Join-Lambert, théologien, et P. Blin, secrétaire général du synode.

Mgr Ulrich entouré par M. Join-Lambert, théologien, et le P. Blin, secrétaire général du synode.

Ouvert le 14 décembre 2013, le synode de la province de Lille se poursuit. Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille, présente la 3ème assemblée qui aura lieu les 11 et 12 octobre 2014. La clôture de la démarche est prévue fin janvier 2015. Par ClR.

Où en est la démarche synodale des diocèses de Lille, Arras et Cambrai ?

L’objectif de cette 3ème assemblée est de formuler des propositions pour l’avenir des communautés paroissiales et plus largement chrétiennes. En mars dernier, lors de la 2ème session, 94 propositions ont été recueillies, qui n’ont pas encore été discutées ni validées.Pendant l’été, tous les membres du synode étaient invités à en choisir 12 et à les commenter de façon concrète, c’est-à-dire en expliquant comment les mettre en application. Je sais que la semaine dernière, plus de 75% des gens avaient fait ce travail. Tous ceux que j’ai rencontrés m’ont dit que c’était dur. Il a fallu dépasser la proposition irréaliste et la formulation généreuse, se demander ce que cela nous oblige à faire pour être viable, ce que cela transforme, tout en tenant compte des situations réelles ! J’y ai moi-même passé une bonne journée de travail … et trouvé que c’était dur. Dire : « Voilà ce que j’estime important et voilà vers quoi je pense qu’il faudrait que l’Eglise s’engage, soit un peu plus réactive et proposante », c’est prendre une responsabilité. Ce n’est pas simplement parce que cela demande de l’imagination que c’est difficile mais surtout parce que c’est un engagement.

Comment l’assemblée d’octobre a-t-elle été préparée ?

Nous avons pris comme point focal la fin du paragraphe 28 de La joie de l’Évangile, l’exhortation apostolique du Pape François. Les numéros 28 et 29 concernent les paroisses et les mouvements d’Eglise. On y lit que la paroisse « n’est pas une structure caduque ». L’organisation paroissiale a une grande souplesse – « plasticité » dit le texte – de telle sorte qu’on puisse imaginer qu’il y a de l’avenir. Mais il faut que les paroisses n’oublient pas que pour se rénover, elles doivent être capables de proximité avec le peuple, de vivre une véritable communion dans les diversités, que le plus grand nombre participe à sa vitalité et enfin, qu’elles n’oublient pas qu’elles sont faites pour être missionnaires, pas pour fonctionner et être un « entre soi » des chrétiens. Ce sont les 4 chapitres dans lesquels nous avons demandé aux membres du synode de classer leurs contributions. J’espère que cette session produira des propositions à la fois encourageantes, nourrissantes et concrètes. Je compte beaucoup dessus ! Comme le synode compte 180 membres, un travail de synthèse a été nécessaire. Dernièrement, à partir de toutes les réponses, l’équipe pilote a consacré plusieurs jours à l’élaboration un « texte cible » qui sera discuté pendant la session. Cette fois-ci, nous aurons une assemblée de débat un peu plus engagé. La session conclusive aura lieu les 31 janvier et 1er février 2015.

Comment Mgr Jean-Paul Jaeger, évêque d’Arras, et Mgr François Garnier, archevêque de Cambrai, et Mgr Gérard Coliche, évêque auxiliaire de Lille, s’impliquent-ils dans le synode ?

Je n’ai pas lu leurs travaux. Je ne voulais pas me laisser influencer par la lecture d’une ou deux contributions. Pour l’instant, je préfère recevoir la globalité des réponses. Nous aurons prochainement une réunion des évêques de la province. D’ici fin septembre, au sein de chacun de nos conseils épiscopaux, nous échangerons sur ce que chacun de nous a écrit. Je sais qu’Arras et Cambrai l’ont déjà fait. Les deux évêques m’ont dit qu’ils étaient très contents de ce partage. C’était vraiment un engagement de chacun dans la démarche.

François, le pape aux deux charismes

Mgr Ulrich reconnaît volontiers que le Pape François apporte un souffle nouveau à l’Eglise. Il souligne sa faculté à « se rendre présent aux personnes auprès desquelles il est ». Il salue aussi chez cet « homme de gouvernement » le charisme de la réflexion sur la mission générale de l’Eglise : « Le Pape essaie de donner une vision globale de ce que l’Eglise doit vivre aujourd’hui ».

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