Une délégation de la Conférence épiscopale du Kenya à Paris

La délégation de la Conférence épiscopale du Kenya (KCCB) en visite à Paris.

La délégation de la Conférence épiscopale du Kenya (KCCB) en visite à Paris.

Accompagnés par des laïcs, plusieurs évêques kenyans ont rencontré leurs homologues français ainsi que des représentants d’associations d’Eglise. Education, communication, solidarité mais aussi dialogue interreligieux étaient au cœur des échanges à la Maison de la Conférence des évêques de France.

« Nous venons à la rencontre de l’Eglise catholique en France pour faire connaissance, nous encourager et nous soutenir mutuellement » explique Mgr Philipp Anyolo, évêque de Homa Bay, Vice-Président de la Conférence épiscopale du Kenya (KCCB). Sans passé colonial partagé, la France et le Kenya n’ont « pas grand-chose en commun ». Pourtant, rappelle Mgr Martin Kivuva Musonde, évêque de Machakos, Président de la KCCB, « nous partageons des valeurs chrétiennes et une même mission ».

Aussi les évêques expriment-ils leur reconnaissance pour les missionnaires venus de France et plus largement d’Europe. Ces échanges de prêtres, appelés aujourd’hui Fidei Donum, sont à l’origine d’une « fraternité universelle » dans laquelle « la foi prend tout son sens ».

Ils évoquent aussi la solidarité financière qui s’exprime chaque année lors de la messe de l’Epiphanie, grâce aux dons de l’Aide aux Eglises d’Afrique (AEA).

18 Commissions au sein de la Conférence épiscopale

Il était donc question d’éducation avec le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux et Bazas, Président du Conseil pour l’Enseignement catholique. « L’école catholique ne reçoit pas d’aide matérielle du gouvernement. Nos ressources sont limitées » reconnaît Augusta Mwihaki Muthigani, secrétaire exécutive à la KCCB, directrice pour l’éducation. Au Kenya, un quart des établissements scolaires du premier degré et un tiers du secondaire sont rattachés à l’Enseignement catholique. Elle souligne l’enjeu de formation des jeunes dans la transmission des valeurs morales. Mgr Maurice Muhatia Makumba, évêque de Nakuru, Président de la Commission pour l’éducation et pour l’éducation religieuse de la KCCB, n’hésite pas à parler « d’évangélisation par le biais de l’éducation ».

Avec Mgr Hervé Giraud, évêque de Soissons, Président du Conseil pour la Communication, les différents médias de la Conférence épiscopale étaient à l’ordre du jour : le mensuel papier The National Mirror, la radio, la télévision…

La délégation a aussi rencontré Sr Nathalie Becquart, Directrice du Service national pour l’Evangélisation des Jeunes et pour les Vocations (SNEJV). Avec elle, a été évoquée la jeunesse française et notamment son engouement pour la Communauté œcuménique de Taizé où les Kenyans rencontreront Frère Aloïs. En effet, 5 frères sont installés à Nairobi, la capitale du pays, où ils animent un centre pour les jeunes. Les évêques saluent leur « rayonnement », « leur message de paix, d’harmonie et de vie communautaire ».

Une conférence autour de la sécurité alimentaire a permis de faire le point avec le Secours Catholique. Venus de Somalie et du Sud Soudan, plus de 500 000 réfugiés et 250 000 déplacés vivent au Kenya, selon une fiche pays de l’Aide à l’Eglise en Détresse de 2012 dont il devait rencontrer le Président. Les évêques considèrent l’accueil de ces personnes comme relevant de « leur responsabilité ». « Expérience douloureuse », ils étaient en attente de conseils pour gérer les conflits entre les migrants des camps (Dadaab et Kakuma) et les populations locales « amères ».

L’Eglise catholique au Kenya

Les chrétiens représentent presque 85% de la population du Kenya. Les catholiques comptent pour un tiers d’entre eux, répartis sur 25 diocèses. Dans ce contexte pluriethnique et face à la montée du fondamentalisme musulman, les évêques s’efforcent de promouvoir le dialogue interreligieux et l’unité des chrétiens. Ils estiment ainsi apporter une contribution majeure à la société civile.

En 2015, les évêques du Kenya se rendront à Rome en visite Ad Limina. Du Pape François, ils retiennent l’invitation à prendre part à l’évangélisation, à pousser jusqu’aux périphéries et à sentir l’odeur de leur troupeau.

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