« Trop souvent on parle d’Haïti quand il y a des difficultés. Trop souvent on parle de nous quand il y a des malheurs. Mais pour tous ceux qui ont découvert et sont allés dans ce pays, il y a bien plus que ce que les images nous montrent. Une force se dégage de ses habitants, une volonté de vivre ». C’est par ces mots que Mgr Max Leroys Mesidor a introduit la première soirée de la caravane d’Haïti qui s’est arrêtée à la maison de la Conférence des évêques de France le 25 juin dernier. Composée par la Congrégation des sœurs de St Joseph de Cluny, la Congrégation des frères de l’Instruction Chrétienne de Ploërmel et de la Société des prêtres de St Jacques, cette caravane fête cette année les 150 ans de l’arrivée de leurs congrégations en Haïti. Cette année jubilaire pour ces religieux est l’occasion d’un retour aux sources sur les lieux d’où sont partis leurs fondateurs. Et ils rapportent les paroles d’Haïtiens qui s’efforcent de reconstruire tout un pays.

« Haïti est loin désormais »

En 2010, le pays entier a été ravagé par un séisme faisant de nombreuses victimes et des dégâts importants. Quatre ans plus tard, la situation est encore bancale. Des efforts considérables sont faits par différentes communautés soutenues par l’Eglise. Cette dernière a même établi des partenariats de confiance avec différents comités afin de s’assurer du bon déroulement des projets mis en œuvre. Mais dans certains endroits la reconstruction est difficile. L’effervescence de dons et de soutien suite à la catastrophe est aujourd’hui retombée comme en témoignait Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes : « Le séisme qui a ravagé Haïti a eu lieu il y a 4 ans. Or, dans une société où un événement en chasse un autre, pour la plupart des personnes, Haïti est loin désormais ».

C’est pourquoi, chacun des participants à cette caravane rappelle la nécessité d’un soutien encore indispensable envers les habitants d’Haïti. Un point essentiel pour Mgr Mesidor : « Des milliers de personnes se sont engagées pour reconstruire leur pays et offrir à tous, une nouvelle vie. Nous n’avons pas le droit de les oublier. Les bâtiments sont encore à terre mais le peuple haïtien est un peuple debout, qui continue à aller de l’avant. Mais pour poursuivre, ils ont besoin de notre soutien et du vôtre ».