Mission de la Mer

Pêcheur en mer

A l’occasion d’une conférence avec la presse le 10 juin, la Mission de la Mer, qui assure une présence d’Eglise en monde maritime, à la pêche, au commerce et dans le portuaire, a rappelé l’importance « d’apporter un peu d’humanité, dans un monde où la marchandise semble mieux traitée que le marin ».

A l’occasion d’une conférence avec la presse le 10 juin en présence de Mgr Claude Schockert, évêque de Belfort-Montbéliard, la Mission de la Mer, qui assure une présence d’Eglise en monde maritime, à la pêche, au commerce et dans le portuaire, a rappelé l’importance « d’apporter un peu d’humanité, dans un monde où la marchandise semble mieux traitée que le marin ».

Le monde maritime en France vit une période agitée, et connaît divers mouvements sociaux.
Les pêcheurs sont inquiets quant à l’avenir de leur métier, qui ne leur permet plus de vivre : la crise n’est pas seulement un problème de coût du carburant ; il y a aussi la raréfaction de la ressource, la fixation du prix du poisson à la vente, la complexité de la réglementation européenne…
Dans les ports de commerce, c’est la réforme portuaire qui passe mal auprès des personnels de l’outillage : ils sont à leur tour concernés, après les dockers en 1992, par le passage dans le privé, à savoir les entreprises de manutention qui exploitent les terminaux.
Des hommes, des femmes, des familles, sont bousculés dans leur vie, poussés à réagir.

La Mission de la Mer a tenu sa rencontre nationale en mai dernier à Lisieux. Le thème d’année était : « Vivre ensemble, un défi pour aujourd’hui ». Nous sommes divers (pêche, commerce, portuaire, accueil des marins), mais nous faisons aussi l’expérience, entre nous, et là où nous vivons, d’une fraternité universelle, à vivre et à mettre en oeuvre, si nous voulons être fidèles à l’Evangile.
Nous sommes interrogés et interpellés aujourd’hui : notre conviction est que les hommes doivent être entendus, respectés, et que les réformes à faire doivent l’être dans la concertation.

La Mission de la Mer commence aussi à avoir une longue expérience dans l’accueil des marins des équipages multinationaux, dont les bateaux font escale dans nos ports. Le monde maritime est au cœur de la mondialisation. Les marins du commerce, même s’ils ont vu leurs conditions de vie s’améliorer sur certains points (durée des contrats, niveaux de salaire, état des navires, moyens de communication avec les famille,…), sont confrontés à des exigences sécuritaires accrues, et à des conditions de travail dures du fait des effectifs réduits. Il devient difficile d’aller à terre pendant les escales, et le sentiment d’isolement grandit.

Cela nous renforce dans la conviction de l’utilité des visites à bord et des lieux d’accueil, pour apporter un peu d’humanité, dans un monde où la marchandise semble mieux traitée que le marin.