A la veille du G8, le pape appelle à une prise de responsabilité solidaire de la part des pays riches

Le pape Benoît XVI a fait parvenir une lettre à Silvio Berlusconi, Président du Conseil italien, en vue du sommet des pays les plus industrialisés (G 8) qui se tiendra en Italie du 8 au 10 juillet.
Jean-Paul II, écrit-il, pensait que l’annulation de la dette des pays pauvres, et plus généralement l’éradication des causes de la misère, dépendaient d’une prise de responsabilité solidaire de la part des pays riches. Un des objectifs du millénaire demeure l’élimination de la misère dans le monde d’ici 2015 mais « la crise financière qui affecte le monde depuis un an en a modifié le panorama. Le risque est désormais que s’évanouisse l’espoir de sortie de la misère des pays pauvres mais aussi des peuples qui jouissent d’un minimum de bien être glissent vers la pauvreté ».
Jean-Paul II avait aussi demandé aux membres du G 8 de remettre la dette extérieure afin d’aider le développement et de favoriser les ressources humaines qu’il faut renforcer malgré la crise car elles sont un des éléments de solution de cette dernière.

Renforcer le multilatéralisme

Rappelant l’importance de l’accès à l’enseignement et à la formation, « qui vont de pair avec une coopération internationale efficace », le pape a affirmé leur caractère indispensable pour la démocratie, la lutte contre la corruption, l’exercice des droits socio-politiques et économiques, le progrès des pays développés comme en voie de développement ».
Il a cité l’action éducative conduite dans les régions défavorisées par l’Eglise catholique et d’autres confessions.

Il a rappelé aussi au G 8 que l’efficacité de ses décisions en vue de résoudre la crise mondiale va de pair avec leur caractère éthique. « Il faut reconstruire la structure financière internationale, coordonner les politiques nationales en évitant toute spéculation et en ouvrant largement le crédit public comme privé, afin de relancer l’emploi et la production, en particulier dans les zones défavorisées… La légitimité morale des mesures prises par le G 8 exige une prise en compte des opinions et des besoins de toute la communauté internationale. D’où la nécessité de renforcer le multilatéralisme en matière d’économie comme de paix, de sécurité et de désarmement, de santé et de protection de l’environnement et des ressources naturelles ».

Le sommet devant se dérouler à L’Aquila, dans la zone frappée par le séisme dévastateur d’avril, Benoît XVI a souligné combien l’aide apportée à la région par un grand élan de solidarité devrait être une invitation pour les membres du G 8 et les autres pays du monde à agir unitairement dans tous les cas où la communauté humaine doit prendre des décisions décisives pour l’avenir de l’homme comme de la création ».

Source : Vatican Information Service, 4 juillet 2009

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