L’Eglise de Lyon lance « l’année du corps »

Le 11 septembre donnera le coup d’envoi, pour le diocèse de Lyon, d’une série de réflexions, de célébrations et d’invitations à l’action consacrées au « corps ». Première étape d’un parcours en trois volets pour souligner la mission de l’Église au service de l’homme tout entier, dans toutes ses dimensions : corps, âme et esprit.
« Dans notre société, le souci de la santé et du sport, de la formation intellectuelle, de la réussite professionnelle et matérielle, de la performance sous toutes ses formes risque de faire oublier l’attention à « l’homme tout entier », dont parle saint Paul. […] Lorsqu’on insiste exclusivement sur l’un ou l’autre de ces aspects de notre humanité, on commence à dévier vers l’idolâtrie et lorsqu’on néglige l’un d’eux, on risque de blesser ou de mutiler l’homme.[…] Nous avons à témoigner que, dans une époque de crise économique et sociale, même quand l’Église est sévèrement critiquée par les médias et dans la société, elle veille à rester proche des blessés de notre monde…», rappelle le cardinal Barbarin.», archevêque de Lyon, dans le mensuel du diocèse, Eglise à Lyon. Pendant trois ans, le diocèse entend réfléchir, méditer et surtout inviter à des engagements concrets autour du triptyque Corps-Ame-Esprit.

Fusée à trois étages
Si 2010-2011 sera consacrée à « l’âme » et 2011-2012 au service de la vie de « l’esprit », 2009-2010 sera « l’année du corps ». Et ceci à travers toutes les dimensions de la vie déclinées dans une richesse d’ouvertures thématiques : la santé, la danse, la guérison, la nourriture, la sexualité, le sport, le handicap, la mort.

« C’est probablement la plus incompréhensible des incompréhensions entre l’Église et le monde : comment la religion de l’incarnation passe-t-elle aux yeux de nos contemporains pour celle qui a un problème avec le corps ? Ce corps, notre corps, l’Église invite chacun à « l’habiter ». Un homme, ce n’est pas simplement un corps, mais c’est aussi un corps. Alors que la société a tendance à sectoriser ces questions, ce triennum est conçu pour souligner l’unité de l’humanité, en appelant spécialement à ne pas amputer l’homme de sa dimension spirituelle, souvent la plus occultée », commente Pierre Durieux, délégué épiscopal à l’information.

Un fil rouge
Chaque année est construite selon la même ossature : une équipe de préparation (l’un de ses membres est un kinésithérapeute ordonné diacre en juin), des passages de l’Écriture (la Transfiguration, le Lavement des pieds, le Bon Samaritain), une ou plusieurs figures locales (Gabriel Rosset, un professeur qui a lancé la grande aventure de « Notre-Dame des Sans-Abri » et dont le procès de béatification est en cours), un sacrement à redécouvrir (celui de l’onction des malades), un aspect du « thème d’année » unique pour la fête du 8 décembre, les conférences de carême à Fourvière et la récollection diocésaine (Jean Vanier a promis sa venue pour la retraite et une conférence de carême), une réalisation concrète de valeur symbolique (pose de la première pierre d’une maison pour aider ceux qui veulent se libérer de la toxicomanie).

Chacun, là où il est, est appelé à s’approprier ce thème. D’ores et déjà, une série d’animations, tant diocésaines que paroissiales, est programmée. La célébration de l’Eucharistie, le vendredi 11 septembre à la primatiale Saint-Jean Baptiste de Lyon, lancera la dynamique. Parmi les autres temps forts : un rassemblement des personnes handicapées le 3 octobre 2009, une soirée de dialogue interreligieux autour des représentations de la santé, de la maladie et de la guérison le 3 novembre, une messe pour et avec les personnes sans-abri le 13 novembre, des « assises provinciales de la santé » du 13 au 15 mai 2010.

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