Hommage au père de La Brosse

Mgr Bernard Podvin, Porte-parole, représentait la Conférence des évêques de France aux funérailles du Père Olivier de La Brosse, o.p, qui se sont déroulées le mardi 29 décembre 2009 au Couvent de l’Annonciation, à Paris. Le Frère Yves Combeau, o.p, secrétaire général de la Province dominicaine de France, dresse le portrait du Père Olivier de La Brosse, qui fut porte-parole de la Conférence des évêques de France de 1996 à 1998, et dont la vie fut celle d’un serviteur inlassable du lien entre Foi et Culture. Nous rendons grâce pour son témoignage.
Né à Paris le 1er janvier 1931, fils unique, le frère Olivier (Olivier-Jacques) de la Brosse accomplit un parcours scolaire classique pour un enfant du 6e arrondissement : Stanislas, Bossuet, Louis le Grand, que ne parvient pas à interrompre une santé fragile. C’est en raison même de cette santé et pour y rendre ce qu’il y a reçu, que frère Olivier, alors qu’il est étudiant à l’Institut d’études politiques de Paris, devient chef d’une troupe scoute dite « d’extension », destinée aux enfants fragiles ou malades. Ayant obtenu son double diplôme de Sciences politiques et de droit à la Catho de Paris, à l’âge de 21 ans, il reçoit l’habit dominicain. Ayant d’abord songé au diocèse de Paris, c’est sous l’influence d’un aumônier qu’il choisit l’Ordre des Prêcheurs, non sans avoir dû affronter une certaine opposition de la part de ses parents.

Il reçoit comme prénom religieux « François » dont semble-t-il, on ne fera presque jamais usage. Profès le 13 novembre 1953, il est ordonné prêtre au Saulchoir le 10 juillet 1960 puis passe deux ans à l’Angélique à Rome.

Un intellectuel au service de l’Eglise
Le début de la vie apostolique de frère Olivier est d’abord consacré à l’œuvre intellectuelle, pour laquelle il montre d’excellentes dispositions ; docteur en théologie, professeur en théologie fondamentale au séminaire de la mission de France à Pontigny, directeur de la Revue des sciences philosophiques et religieuses et brièvement éditeur au Cerf. C’est également à cette époque, les années 1960, qu’il publie plusieurs ouvrages d’ecclésiologie, Le pape et le concile ; Le cardinal Suhard ; Vers une Eglise en état de mission, naturellement lié à son travail à Pontigny ; L’Evêque et ses prêtres et encore Le Dictionnaire de la foi chrétienne et un livre biographique consacré au père Marie-Dominique Chenu, o.p.

Mais le grand virage a eu lieu en 1968, lorsque le frère Olivier est nommé directeur du Centre d’Etudes de Saint-Louis-des-Français à Rome. Pendant presque trente ans, frère Olivier, malgré une certaine solitude – il n’avait trouvé qu’accueil réservé dans les couvents de l’Ordre à Rome – s’épanouit dans ce travail à la fois culturel et diplomatique, puisqu’il s’agit d’un poste de l’ambassade de France. Frère Olivier ajoute à cela une charge de professeur de théologie fondamentale à l’Angélique dès son arrivée, celle de recteur de l’église Saint Nicolas-des-Lorrains à partir de 1983, celle de conseiller de l’ambassade pour les affaires ecclésiastiques en 1985. Son cycle d’ouvrages sur Rome, la France et la papauté, la collection publiée par le Centre Saint-Louis-des-Français, les expositions, les conférences et les activités de centre, une réputation justifiée de finesse et de sympathie donnent à Frère Olivier une renommée dans la ville même, de personnage incontournable pour tous les Français de Rome. C’est également pendant cette époque qu’il rédige et publie les deux volumes de La France et le Saint Siège et sa grande Chronologie universelle, couronnée par le prix Louis-Marin de l’Académie française.

En 1996, Frère Olivier rentre en France et accepte le rôle difficile de porte-parole de l’épiscopat, au moment des deux voyages de Jean-Paul II en France, en 1996 et 1997. Il quitte cette fonction à la fin de 1998 et, déjà éprouvé dans sa santé, est élu prieur du couvent de l’Annonciation à Paris en 1999. Il est également prédicateur régulier des messes radiodiffusées de France Culture de juillet 1997 à janvier 2006.

A partir de 2002, il est lecteur conventuel, mais sa santé se dégrade et en 2008, il est admis à la maison Marie-Thérèse où il décède le 22 décembre 2009.

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