Le diocèse de Saint-Flour en synode : « Faire chemin ensemble »

Après les grandes étapes d’enquête et de consultation, le synode du diocèse de Saint-Flour, convoqué par Mgr Bruno Grua, dès l’automne 2007 et ouvert en mars 2009, s’apprête à former son assemblée de réflexion.
 
Noël 2007, tout le diocèse se met en marche
Dès son arrivée en 2006, Mgr Grua a souhaité que l’Église catholique du Cantal se lance dans l’aventure synodale. Une telle initiative n’avait pas vu le jour depuis 1953 et c’était alors un synode de prêtres. Ainsi, il était temps « de travailler ensemble pour revitaliser un tissu chrétien et un tissu social », selon les mots du P. Marcenac, vicaire général et secrétaire général du synode de Saint-Flour, d’autant que depuis près de six ans, les paroisses sont en pleine restructuration.
Après l’avis favorable du conseil presbytéral et dépassant les premières craintes d’un manque de savoir-faire, tout le diocèse s’est mis en marche un peu avant Noël 2007. Près de 10 000 tracts et questionnaires ont été distribués. « Nous avons donné la parole à tout le monde, chrétiens ou non, sur la vie dans le département, l’Église, la société », poursuit le P. Marcenac. Cette première étape baptisée « chemin de paroles » s’est vécue à la lumière des disciples d’Emmaüs. « En chemin, ils relisent leurs vies, leurs déceptions, leurs attentes, avant d’être rejoints par Jésus », précise le secrétaire général du synode. Près de 1600 réponses ont été collectées.

9 chantiers ouverts et 158 équipes synodales mobilisées pour l’étape de réflexion

Un grand rassemblement diocésain le 29 mars 2009 à Aurillac a permis d’en rendre compte et d’annoncer la deuxième étape : « chemin de révélation ». En s’appuyant sur les résultats de la consultation, neuf chantiers de réflexion ont été proposés aux chrétiens du Cantal. Cent cinquante-huit équipes s’y sont attelées en choisissant l’un des thèmes (chrétiens dans la société, la communauté chrétienne, la famille, écologie-patrimoine et culture, des ministres ordonnés aujourd’hui pour l’Église de Saint-Flour, prêtres et laïcs ensemble au service de la communauté chrétienne, transmettre la foi, pauvreté-précarités-solidarités, prier et célébrer en Église) et en l’abordant sous trois axes : les constats, le regard de foi et ce qui peut être proposé. Là, la parabole du Semeur a servi de guide. « Le Semeur lance son grain sur tous les terrains ! La mission ne nous appartient pas, elle est donnée par Dieu. Nous avons à la mettre en œuvre pour les hommes et les femmes d’ici et d’aujourd’hui », souligne le P. Marcenac.

2010, année synodale
« 2010 : C’est l’année du synode ! Nous sommes en train de dépouiller les fiches des équipes synodales. Et nous commençons la rédaction du document de travail des délégués à l’assemblée synodale », indique le P. Jean-Claude Marcenac. Autour du thème « la paroisse, communauté missionnaire », cent cinquante-cinq personnes viennent d’être désignées pour participer à l’assemblée synodale. Elles reflètent les différentes réalités du diocèse. Elles sont membres de droit, nommées par l’évêque, Mgr Bruno Grua, ou encore déléguées des secteurs pastoraux, des congrégations religieuses, des équipes synodales, des services et des mouvements du diocèse.
Les délégués de l’assemblée synodale se rassembleront d’abord lors d’une journée de récollection, le 13 mars prochain. Puis trois sessions plénières sont prévus les 24-25 avril, 19-20 juin et 11-12 septembre, avant le grand rassemblement de clôture le 24 octobre à Saint-Flour et promulgation des orientations par l’évêque.

Premiers fruits
« Rien n’est ficelé d’avance ! », insiste le P. Marcenac. Si beaucoup de souffrances ont été exprimées dans la première enquête quant au quotidien, à la crise du monde rural, aux questions d’éducation et de transmission, le vicaire général sent aujourd’hui un élan, comme les premiers fruits de la démarche. Il confie : « le fait de donner la parole a créé une grande attente. J’espère qu’elle ne sera pas déçue. Je souhaite que les orientations soient véritablement adaptées à nos situations de vies, qu’elles tiennent compte de la vie des gens et de nos possibilités, pour que l’Église soit lisible et visible sur un territoire donné : la nouvelle paroisse ».

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