Dès l’origine du christianisme, des femmes chrétiennes ont pris la décision de vivre dans l’état de virginité auquel conviait les paroles du Christ, tout en continuant de vivre dans le monde. Au IVème siècle, la consécration des vierges vivant dans le monde se fait par une cérémonie liturgique célébrée par l’évêque. Devenue rare à partir du XVème siècle, elle finit par être réservée aux seules moniales cloîtrées. Les consécrations de vierges vivant dans le monde ont été remises en honneur lors de la promulgation du nouveau rituel 31 mai 1970 par mandat spécial du pape Paul VI.

« En recevant la consécration par le ministère de l’évêque, nous devenons le signe transcendant de l’amour de l’Eglise pour le Christ son époux et l’image du Royaume à venir », explique Gisèle Ruph, vierge consacrée, qui participe à la préparation de cette rencontre dans le diocèse d’Annecy. « Il nous faut vivre cet amour dans une vie ordinaire, au coeur du monde, en lien avec l’évêque du diocèse. » Après sa consécration en 1996, à 47 ans, elle a donc continué à enseigner les mathématiques, dans un collège public. « Insérée dans l’Eglise diocésaine, je vis en profonde communion avec elle », souligne Gisèle Ruph. Chaque vierge consacrée vit sa consécration à l’endroit où elle est plantée.

« Comme nous n’avons pas de signes extérieurs, notre présence discrète dans les milieux les plus divers nous permet de rejoindre des personnes en quête d’espérance, d’amour ou de sens à leur vie… », assure Gisèle Ruph pour qui « cette vocation à vivre une virginité choisie et vécue en référence à l’Evangile est à la fois une chance, une charge, une exigence et un don pour notre époque ». Chaque année, plusieurs jeunes femmes demandent à leur évêque d’entrer dans l’Ordre des vierges consacrées. Elles sont aujourd’hui 600, en France, à avoir répondu à cet appel.

En France, elles n’ont pas d’autres liens entre elles que ces rencontres nationales annuelles, pour celles qui le souhaitent. Pourtant, une centaine d’entre elles seulement se retrouveront cette année à Poisy. Elles prendront le temps de réfléchir au devenir de ces rassemblements et aux attentes des consacrées. Un des enjeux est que ces rencontres ne se limitent pas à des retrouvailles, mais soient motivées par un profond désir de communion », conclut-elle.