« Et vous, qui dites-vous que je suis ? », par Mgr Dubost

Michel Dubost

La Pentecôte est fondatrice de ce que les chrétiens doivent apporter à la société : l’unité dans le respect des différences.
Souvenons-nous !
« Chacun les entendait parler dans sa propre langue.
Déconcertés, émerveillés ils disaient…Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans sa langue maternelle ? » (Ac 2, 7-8).
Dieu parle à chacun d’une manière particulière et donc différente.
Et ceci n’empêche pas l’unité ! Et quelle unité !
« Tous ceux qui étaient devenus voyants étaient unis et mettaient tout en commun » (Ac 2, 44).

En Dieu, tout est en commun entre le Père, le Fils et l’Esprit.
La seule différence entre les personnes est leur relation.
Leur être-ensemble n’est pas un mariage réduit aux acquêts,
ni un contrat qui veille à la séparation des biens.
Ce n’est pas non plus, à l’inverse, une fusion ou une confusion.
Elles partagent tout. Mais elles respectent leur différence,
leur identité propre s’affirme dans leur relation.

Oser penser que Dieu est un modèle pour nous est difficile. Est-ce possible ?
Nous sommes pêcheurs… et nous éprouvons davantage le péché de l’autre.
Mettre tout en commun semble dépasser nos forces.
Notre modèle de relation est plutôt fait de légitimes retenues.
Nous voulons prendre des précautions…
Et le relationnel est plus facile avec ceux qui sont comme nous, qui pensent comme nous…

La Pentecôte est fondatrice d’unité dans le respect des hommes
parce que l’esprit qui nous est donné est un esprit qui rend confiance :
« Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettez les péchés
Il leur seront remis » (Jn 20, 22). Pardonner !

C’est seulement dans la relation, et en rien d’autre,
que nous trouvons notre identité.

+ M. Dubost
Evêque d’Evry-Corbeil-Essonne
le 21 mai 2012

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